Activités et acteurs : La vigne, le vin et l'olivier (2005) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Gazette N°29 - 27 janvier 2005
Manif pour le vin
Nous voici le 8 décembre de bon matin, une quarantaine de vignerons de Villedieu et quelques-uns des communes environnantes, à la cave la Vigneronne, pour prendre le car, direction le grand défilé en Avignon, tous habillés de noir, dans le calme et la tristesse au cœur.
Nous voici sur les allées de l'Oulle avec nos pancartes et banderoles. Pour les Vauclusiens des casquettes rouges distribuées sur place par le syndicat général des côtes du Rhône. Des badges sur les vestes signalaient la présence des différents syndicats, des vignerons coopérateurs et des vignerons indépendants. Nous étions entre 7 000 à 8 000 venus des régions viticoles PACA, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, CDR septentrionales, Diois, Corse, etc. Des allées de l'Oulle via la gare, la remontée de la rue de la République, le contournement de l'hôtel de ville, nous voilà sur la place du Palais des Papes. Là, les personnalités du vin ont fait des interventions musclées, ayant auparavant déposé leurs revendications auprès du préfet qui doit transmettre à Paris. En espérant une réponse assez rapide... sinon 2005 risque d'être chaud avec d'autres manifestations plus corsées ! Certains vignerons sont au bord du gouffre. Ce fut une marche dans le calme, sans débordement, un service de sécurité nous regardant avec le sourire et seulement quelques pétards pour marquer notre présence. Alors, oui... Buvez du vin avec modération, vous ferez le bonheur des vignerons, mais buvez français ! Claude Cellier
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Mondovino
Un tel titre pourrait nous laisser indifférent et peut-être était-ce la volonté de Jonathan Nossiter de laisser le spectateur choir son film ?
La vigne, les hommes et le vin se sont réunis depuis une éternité, et trop souvent nous l’oublions, car cette trilogie ne peut se réduire à quelques lieux, quelques personnages et quelques bouteilles plus ou moins bonnes. Cela Jonathan Nossiter nous le fait découvrir tout au long des séquences rapides dans lesquelles nous, acteurs- spectateurs, sommes plongés. Des hommes qui auraient pu être insignifiants nous racontent leur histoire et d’autres leur vie. Cela aurait d’ailleurs pu être aussi celle du pain ou du fromage ou même d’un livre, car leur vie se révèle universelle puisqu’ils ne sont finalement que les acteurs d’un destin qui semble écrit sur le mode de la tragi-comédie appelée mondialisation. Nous visitons la folie d’une époque qui vient demander des comptes à la sagesse. Loin de tout manichéisme, ce film efface les bons et les mauvais personnages et finalement le dernier vigneron argentin-indien, dont un lointain ancêtre espagnol lui a appris l’usage du cep, à la différence de tous les autres de Californie de Bordeaux ou de Toscane, celui-là n’est pas récurrent. Malgré sa pauvreté il traverse l’écran et offre à boire. René Duvernais
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Kilo de riz et kil de rouge
Samedi 20 novembre a eu lieu une conférence–débat intitulée « Produire et se nourrir localement ici comme là bas ». Cette conférence clôturait la semaine de la solidarité internationale à laquelle de nombreuses associations avaient pris part. Toutes ces associations ont un objectif commun malgré leur but respectif très différent d’œuvrer pour un monde plus juste et plus solidaire.
Le thème de cette conférence nous concerne tous même si l’enjeu paraît nous échapper tant les mécanismes sont complexes. Les accords de l’Organisation Mondiale du Commerce remis en cause à Seattle par les alter-mondialistes ont des effets si pervers que 80 % de la planète en payent les conséquences directes par la misère qui pèse sur eux. C’est ainsi que Marc Dufumier, par un exposé très clair, a démontré et démonté les mécanismes du libéralisme qui, sous l’apparence de la libre concurrence, affaiblissent à outrance les pays du Sud au profit de nos nations riches et puissantes. Une comparaison permet de comprendre assez clairement ce problème. Un producteur de riz en Casamance repique manuellement un demi-hectare de riz et produit cinq cents kilos par an sans mécanisation ni aucun engrais chimique. Simultanément en Camargue ou aux Etats-Unis, le riz est semé au semoir avec des tracteurs, aspergé de pesticide par avion et une seule personne peut alors cultiver cent hectares et produire ainsi cinq cents tonnes de riz par an. Ces riz se vendent selon la loi du marché le même prix au kilo. Un kilo de riz de Casamance qui représente cent fois plus de travail que le riz américain est donc rémunéré cent fois moins. En conclusion la libre concurrence est néfaste pour tous les pays producteurs du Sud. Selon Marc Dufumier, la solution est que les pays se protègent, en rétablissant des droits de douane aux frontières, préservant ainsi les productions vivrières qui permettent aux populations de travailler et de vivre dans ces pays agricoles. Il est urgent que chaque pays produise ce dont il a besoin. Il y a urgence à produire mieux et de qualité, à labelliser les produits, à défendre les AOC et les produits de terroir. Là sont les vrais enjeux pour défendre les agricultures locales. Au cours de cette conférence les circuits de distribution ont également été évoqués. Favoriser les circuits courts est aussi une façon de se protéger en tant que producteur et en tant que consommateur. Vente directe, points de vente collectifs sont autant de pistes à suivre et à développer. Pierre Arnaud a ensuite pris la parole pour évoquer le problème de la viticulture française qui subit de plein fouet les mêmes effets pervers de la mondialisation. A chacun de réagir localement contre ce pouvoir inexorable de la finance internationale. D’autres voies existent certainement... Armelle Dénéréaz
Permanence de Pain et Liberté, salle des sports Jules Ferry, mercredi et jeudi de 15h à 18h, samedi de 10h à 12h, sur le marché à vaison le 2ème mardi du mois. 04 90 36 38 15. |
![]() ![]() La table des conférenciers avec au micro François Delesse, à droite Pierre Arnaud, au centre Marc Dufumier... Cliquez sur une photo pour les agrandir |
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Petit rouge matinal
A l’initiative de la cave La Vigneronne, présentée par Aurélie Haupaix, une matinée de dégustation en partenariat avec la chambre d’agriculture de Vaucluse a été proposée aux membres du conseil d’administration de la coopérative de Villedieu-Buisson.
Cette dégustation avait pour but de présenter aux coopérateurs les différentes techniques de culture de la vigne qui conduisent à des résultats différents. Ce type de formation pouvant amener certains à modifier leurs méthodes, à transformer leur jugement sur telle ou telle technique. Florent Boutin du groupement de développement agricole viticulture était chargé d’animer cette dégustation au cours de laquelle il a abordé les thèmes suivants : - les rendements rencontrés en AOC, - l’irrigation, - l’enherbement. Après présentation du déroulement des essais pratiqués depuis quelques années par le GDA sur des parcelles présentant un terroir similaire à celui de Villedieu-Buisson, les personnes présentes devaient goûter à l’aveugle des vins produits selon chaque méthode et donner leur appréciation. Pour ce faire, chacun avait deux verres et goûtait un vin produit selon la méthode présentée et l’autre selon la méthode pratiquée depuis toujours. De grands seaux permettait de recracher le vin dégusté et de ne pas s’enivrer dès neuf heures du matin, n’en déplaise aux amateurs de petits rouges matinaux ! La présentation de ces essais était naturellement étayée par des arguments qualitatifs, quantitatifs, par des critères économiques, écologiques. Après dégustation il fallait ensuite reconnaître la méthode utilisée et c’est là que le palais peut surprendre et parfois étonner le dégustateur ! Et Aurélie de conclure : « Les viticulteurs présents ont apprécié cette dégustation et la demi-journée s’est terminée par un débat sur plusieurs techniques viticoles. Tous étaient enchantés et la dégustation sera probablement organisée à nouveau l’année prochaine ». Armelle Dénéréaz
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![]() Florent Boutin, Henri Favier, Olivier Macabet, Alain Monteil, Yves Quenin, Serge Abély, Christian L’Homme, Yannick Chaix. Cliquez sur la photo pour l'agrandir |
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Confrérie
La dernière assemblée générale de la Vénérable confrérie Saint-Vincent de Villedieu s’est tenue dans les locaux de la coopérative La Vigneronne en présence de vingt-deux confrères et du maire Jean-Louis Vollot.
Comme à l’accoutumée, Jean Dieu, le recteur, a rappelé les activités passées de l’association en 2004 : - Messe pour la fête de la Saint-Vincent, le 25 janvier, en l’église du village. - Participation à la messe de la Saint-Quenin le 20 février, en la cathédrale de Vaison. - Chapitre exceptionnel dans le cadre de l’assemblée générale de la Fédération nationale des cavistes indépendants, le 5 avril. - Chapitre d’été le 24 juillet, ban des vendanges à Avignon, le 4 septembre et enfin participation à la fête des vendanges le 24 octobre dernier. Le bilan comptable présenté par le grand argentier Olivier Macabet laisse apparaître un résultat positif. Les membres rééligibles du bureau ont été reconduits à l’unanimité. Le recteur a tenu à remercier les confrères de leur participation à ces manifestations qui sont primordiales pour l’image extérieure que donnent les vignerons de Villedieu de leur travail et de leur vin : « l’excellente tenue des deux chapitres effectués, notamment pour la réussite du dîner du chapitre d’été au cours duquel les membres de la confrérie ont assuré impeccablement l’organisation et le service est à souligner » rappelle Jean Dieu. La majeure partie de ces activités est reconduite cette année avec un chapitre exceptionnel de type professionnel. « Il pourrait avoir lieu dans le cadre d’une rencontre avec la clientèle, organisée par la cave coopérative. Cette manifestation est prévue le lundi 21 mars », précise-t-il. Armelle Dénéréaz
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Gazette N°30 - 20 avril 2005
Pluie de médailles sur La Vigneronne
À La Vigneronne, on se félicite du palmarès obtenu au salon de l’agriculture de Paris lors du dernier concours.
Le millésime 2004 se confirme, il est excellent. Preuve en est : quatre médailles d’or pour les côtes du Rhône, dont deux pour le rouge, une pour le rosé et une pour le blanc ; deux médailles d’argent en côtes du Rhône rouge et deux médailles de bronze en côtes du Rhône rouge et blanc. Ces distinctions récompensent le travail d’équipe mené par les viticulteurs et les œnologues. Les vignerons ont compris depuis quelques années qu’il fallait jouer l’amélioration des produits. En engageant Aurélie Haupaix, technicienne « qualité », les coopérateurs s’investissent davantage dans une production de « haut de gamme » exigée par la cave. Le travail d’Aurélie encourage les vignerons à être plus vigilants sur leurs apports et leurs techniques de travail de la vigne. Le maître de chai, André Dieu dit « Dédé », ne ménage pas ses efforts et, avec toute son équipe, travaille ses cuves avec grand soin. Les efforts de tous, ainsi primés, sont très encourageants pour l’avenir. « C’est une grande satisfaction pour nous » confirme Jean-Pierre Andrillat, le directeur. Lors de la prochaine fête de la vigne et du vin, le samedi 7 mai, tous ces vins médaillés seront à la dégustation et chacun pourra juger et se régaler. Armelle Dénéréaz
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Les cavistes indépendants à La Vigneronne (1,9°C)
Le 21 février, les responsables de la cave coopérative La Vigneronne ont reçu leurs clients appartenant à la Fédération nationale des cavistes indépendants (FNCI) à une dégustation de leurs vins du millésime 2004.
A l’initiative d’Edward Fierka, agent de La Vigneronne en région lyonnaise notamment, d’autres partenaires étaient également présents à cette réunion comme la cave de Caromb et celle d’Assas dans l’Hérault. Pour La Vigneronne, le marché des cavistes est très important et la venue de nombreux clients, des fidèles, mais également des nouveaux est très encourageante. Rappelons que l’an dernier la fédération avait tenu son assemblée générale régionale à Villedieu. Cette réunion avait donné l’occasion à la Vénérable confrérie Saint Vincent de Villedieu d’introniser quelques bons clients qui reviennent avec plaisir. Lors de cette réunion, Jean-Pierre Andrillat a présenté les différentes cuvées et proposé divers assemblages à la dégustation. « C’est du sur mesure que nous proposons à nos clients, fins connaisseurs et passionnés de leur métier ». Pour ces professionnels du vin ce genre de réunion, très appréciable, permet d’aller plus loin dans la connaissance des produits proposés. Une rencontre intéressante et fructueuse en ces temps un peu moroses pour la viticulture de la région. Un buffet offert par la cave a permis de clore cette dégustation d’une façon des plus conviviales. Armelle Dénéréaz
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A. G. du Syndicat des Vignerons, le 2 mars (0,8°C)
Bon nombre des vignerons assistaient à cette assemblée. Francis Fabre, directeur du Syndicat général des côtes du Rhône, Gérard Meffre, président de la commission des appellations « villages », Philippe Verdier, directeur du service « marketing » d’Inter-Rhône, Hélène Daminiani, chargée des coopératives au Syndicat général des vignerons, étaient présents.
Après la partie statutaire, élection d’un tiers du conseil d’administration et présentation des comptes, André Macabet, secrétaire du syndicat de Villedieu, a retracé les activités de l’année. Le syndicat a, entre autre, animé comme chaque année la fête de la vigne et du vin, en organisant la Transvilladéenne, circuit d’environ trois heures entre vignes, oliviers et bois. Cette année le syndicat propose d’ouvrir un nouvel itinéraire, le « sentier des fontaines » qui est une magnifique balade à découvrir. Bien sûr le dossier « villages » a été abordé. « Les vignerons sont bien décidés à ce que ce dossier avance tout à fait en accord avec la commission. Ils vont tout faire pour qu’il soit bouclé rapidement » déclare Pierre Arnaud le président du syndicat des vignerons. Avant de donner la parole aux intervenants, il a restitué le contexte dans lequel les viticulteurs sont actuellement. « Je n’explique pas pourquoi le fait que la viticulture traverse une crise sans précédent ne soucie personne à part les professionnels concernés. Les observateurs, tels les cabinets comptables, estiment que de 30 à 40 % des vignerons vont quitter la profession dans les deux prochaines années. Quand on sait que la viticulture est l’activité principale de notre région (une famille de vignerons permet à cinq familles, en aval ou en amont, de vivre), on imagine la paralysie que va subir la région d’ici un à deux ans. Face à cela c’est l’indifférence totale ! » déplore-t-il. « Nous devons prendre notre destinée en main, la filière viticole va vers une restructuration profonde. Nous en serons bien sûr les acteurs » continue-t-il. Pour cela, Inter-Rhône en la personne de son directeur, a expliqué le travail qui est fait sur la segmentation des vins : vins « ambassadeurs », plutôt corsés, vin « séduction », plutôt fruités, etc... « Cette segmentation permettra au consommateur de s’y retrouver un peu mieux, d’identifier plus facilement le produit qui lui correspond, tout en gardant typicité et notion de terroir. Nous devons également innover, inventer, c’est l’enjeu de demain, c’est aussi un grand espoir ! » conclut le Président. Avant le copieux apéritif qui clôt comme chaque année cette assemblée, Pierre Arnaud s’est félicité avec tous les vignerons coopérateurs de Villedieu du grand nombre de médailles obtenues à Paris par la cave coopérative. La Vigneronne se place ainsi en haut du palmarès des côtes du Rhône. Une touche de réconfort dans ce contexte morose. Armelle Dénéréaz
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![]() J.C. Fauque, A. Macabet, P. Verdier, P. Arnaud, F. Fabre, H. Daminiani, G. Meffre, A. Haupaix... Cliquez sur la photo pour l'agrandir et en voir plus |
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Gazette N°31 - 03 juin 2005
Mobilisation des viticulteurs Le mercredi 25 mai les viticulteurs de Villedieu et Buisson se sont à nouveau fortement mobilisés pour défendre leur profession. Plus de 30 d’entre eux sont partis en bus à la manifestation de Nîmes dont les médias se sont largement fait l’écho. C’est la quatrième manifestation de ce type à laquelle ils participent après Avignon, Montpellier et Narbonne. Cette mobilisation répétée, massive et, il faut bien le dire exceptionnelle, est à la hauteur de la crise que connait le secteur viticole.
La manifestation de Nîmes s’est déroulée dans une ville bouclée par les autorités. Les commerces avaient été fermés à la demande de la préfecture, les rues étaient désertes et même sans voitures. Ce dispositif a été ressenti par de nombreux manifestants comme une manoeuvre à leur encontre. Le retour des Villadéens a été moins mouvementé que le retour des Gardois ou des Audois que la presse a relaté. La virulence des actions dans le Languedoc est due à une grande tradition de lutte dans cette région et aussi à une crise plus précoce que chez nous. Les viticulteurs de nos villages se sont seulement entendus et rassemblés pour laisser passer gratuitement les automobilistes au péage d’Orange pendant une heure. La Gazette reviendra dans son prochain numéro sur ces mobilisations et sur les difficultés de la viticulture. Yves Tardieu
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![]() ![]() Les viticulteurs de Villedieu et Buisson se sont à nouveau fortement mobilisés... |
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La fête de la vigne et du vin
Il y avait bien 200 personnes qui ont participé à la « Trans-villadéenne » à travers champs et bois, vallons et collines, pour découvrir des paysages et les sources récemment redécouvertes du village. A mi-parcours les vignerons ont offert des pauses dégustation en préambule à l’apéritif concert qui suivait dans les locaux de La Vigneronne.
L’ensemble des cors d’Avignon, dirigé et présenté avec talent et humour par Eric Sombret, a donné un vibrant concert au cours duquel Tannhäuser de Wagner a côtoyé les accords de la musique du film Star Wars. Un doux éclectisme qui fait apprécier la musique aux amateurs de côtes du Rhône et sans doute vice-versa. A La Vigneronne, l’alliance musique et vin fonctionne et les amateurs l’ont bien compris. Un panier du vigneron permettait de se restaurer pour conclure cette fête de la vigne et du vin sous le signe de la convivialité. Armelle Dénéréaz
| ![]() L'ensemble des cors d'Avignon... |
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Samedi 7 mai, le soleil et un mistral modéré se partageaient le ciel du domaine du Gros Pata où la vigne et le vin étaient à l'honneur.
Malgré la coupure d'électricité de la veille, tout était prêt pour recevoir les visiteurs. Sur place, les huîtres, la charcuterie, le fromage, la pâtisserie offraient un choix alléchant. Pour les vins, une large palette était proposée : - les blancs d'Alsace, - les vins du Sud-Ouest accompagnés des produits locaux, foie gras, cassoulet ; le monbazillac avait le beau rôle, - enfin, le champagne dont le stock s'avéra insuffisant face à la demande. Bien sûr les vins du Gros Pata se taillaient la part du lion. Certains d'entre eux ont reçu une médaille d'or ou d'argent au concours des caves particulières ainsi qu'à Macon. "Fraîcheur d'été", rosé dernier né de la production, occupait une bonne place ! L'affluence des grands jours récompensait les efforts de toute la famille qui n'avait pas ménagé sa peine. Satisfaits et un peu fatigués après cette première expérience, ils sont partants pour une seconde édition. Sabine Garagnon et Brigitte Rochas
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![]() Le Gros Pata... Cliquez sur une photo pour les agrandir |
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Vin ou téquila ?
Mardi 10 mai à 15 heures, Jean Dieu, le président de la cave La Vigneronne, s’est rendu à l’école de Villedieu pour remettre les prix du concours de dessins organisé dans le cadre de la fête de la vigne et du vin du 7 mai.
Ce jour-là, les visiteurs de la cave ont pu admirer les dessins des enfants exposés au caveau. En fin d’après-midi, le jury, composé de membres du conseil d’administration de la cave, a distingué trois dessins : celui de Thibaut Serret en cycle 1, de Tao Etienne en cycle 2 et d’Alexis Bouffies en cycle 3. Ils ont reçu chacun un diplôme et un cactus fleuri (parce que ça pousse comme la vigne !). Mais comme tous les dessins étaient particulièrement réussis, chaque participant au concours a reçu un « mini » cactus. Beaucoup d’applaudissements et de bonne humeur ! Bénédicte Brunel
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Gazette N°32 - 15 juillet 2005
Crise de la viticulture [ par Yves Tardieu ]
La Gazette a alerté ses lecteurs sur la participation exceptionnelle, par son ampleur, des viticulteurs aux manifestations organisées ces derniers mois. En même temps, tout le monde a entendu parler de la crise qui touche ce secteur. La longue tradition de plainte propre au milieu agricole et le repli sur soi de chaque catégorie qui caractérise la société française empêchent beaucoup d’entre nous de prendre conscience de la réalité et de l’importance de cette crise. Celle-ci est brutale et profonde. Elle est peut-être durable et, si elle l’est, des choses que nous croyions de toute éternité risquent de disparaître.
Il est possible que les choses s’arrangent et aillent mieux dans quelques temps. Il est possible aussi qu’un secteur économique s’effondre. Qui aurait pensé il y a trente ans que l’une des agricultures les plus riches de France, celle de la plaine du Comtat Venaissin, celle du maraîchage et des arbres fruitiers, allait presque disparaître ? Vers Monteux, vers Sarrians, ce sont de plus en plus les friches et les lotissements qui sont en concurrence pour occuper le territoire. Il y aura toujours de la vigne chez nous mais en quelle quantité et pour faire vivre combien d’exploitants ? La crise de la viticulture concerne directement de nombreuses familles. Au-delà, elle peut toucher l’ensemble de la vie de nos villages : vie économique, manière de vivre ensemble, paysage, etc. Bref, tout le monde est concerné. Nous avons rencontré Jean-Claude Fauque et André Macabet, membres actifs du syndicat des vignerons de Villedieu, (et des dernières manifestations...) pour connaître leurs sentiments sur la situation. L’article qui suit retranscrit pour une large part leurs propos. La situation des viticulteurs Ils estiment la baisse de revenu des viticulteurs villadéens à environ 35 % en 2004 et ils pensent que la baisse peut être encore plus importante pour l’année 2005. Cette baisse de revenu est liée à la mévente et à l’état des stocks ainsi qu’à la baisse des prix. Pour les vins d’appellation (AOC) le prix en citerne au départ de la cave est passé, en gros, de 1 € 40 le litre à 1 € en deux ans. A cette baisse des prix, il faut ajouter la baisse du rendement autorisé (baisse de 10 % avec un rendement passant de 50 à 45 hectolitres à l’hectare). Moins de production multiplié à un prix plus bas font bien une recette beaucoup plus faible ! Les charges pendant ce temps restent les mêmes. Pour l’instant, les vins de pays résistent mieux et sont beaucoup moins touchés. Les causes de la crise Les causes sont nombreuses : certaines générales et profondes, d’autres plus conjoncturelles. La concurrence des pays comme le Chili, l’Afrique du Sud, l’Australie en est l’une des plus profondes et des plus durables. Ces pays produisent selon des pratiques totalement différentes et à des coûts inférieurs. Les vignobles sont très vastes et souvent la propriété de grandes entreprises. Ils sont irrigués et les rendements y sont très élevés. Les méthodes de vinification, utilisant du matériel ultramoderne, autorisent des techniques pour aromatiser les vins. Les « caisses de pomme sont déversées dans les cuves », le vieillissement en fût y est remplacé par l’utilisation de copeaux de bois et le goût de fruit rouge est donné par des extraits. Les coûts de production sont beaucoup plus faibles. Au total, ces vins arrivent en masse sur les marchés et concurrencent les vins français, en France mais surtout dans les autres pays. L’arrivée massive de ces vins crée une surproduction mondiale que l’on retrouve également au niveau de l’Europe. En Espagne et en Italie, les plantations illicites ont été régularisées et dans certains cas sont aidées par l’Union européenne. En Espagne, il s’agit de vignobles non cadastrés qui le deviennent et en Italie il y a même des superficies qui ont été déclarées en vigne alors qu’elles n’étaient pas plantées et l’ont été après. Pour André Macabet, il y a là 200 000 ha de vignobles à l’origine d’une surproduction européenne importante et au total 20 millions d’hectolitres en trop dans le monde. La situation en France est variable selon les régions. Dans les côtes du Rhône, alors que le vignoble semble progresser avec des déboisements et des plantations encore aujourd’hui, les surfaces globales n’ont pratiquement pas bougé, (1 500 ha dans les CDR en plus en 10 ans), l’urbanisation mangeant des superficies gagnées ailleurs. Aujourd’hui, au total, les côtes du Rhône représentent une surface de 50 000 ha. Face à cette situation de concurrence, la baisse de la consommation de vin en France accentue les effets de la crise. Cette baisse est ancienne mais nous vivons dans « une atmosphère de prohibition » selon eux, avec la loi Evin et les campagnes pour la sécurité routière qui créent un « véritable marasme ». A dire vrai, le mot « prohibition » revient plusieurs fois dans leur bouche et cette situation les énerve profondément. André Macabet cite des études anglosaxonnes ou danoises qui mettent en valeur les « apports positifs du vin en matière de santé ». Il y aurait même des études prouvant que le vin est meilleur que l’eau pour la santé ! La Gazette renvoie ses lecteurs attentifs et collectionneurs à son numéro dans lequel Giulio Gabbiani vantait les mérites du vin. On peut rajouter également que la parité euro dollar est dévaforable aux vins français à l’exportation. Quelles solutions ? La situation est inquiétante et lorsque l’on examine ses causes, on voit que les solutions ne sont pas faciles à trouver. Les charges qui touchent les exploitations en France sont élevées et seront toujours plus élevées que dans la plupart des pays. Il est difficile de faire évoluer les règles qui régissent la profession et qui sont fixées par décret et encadrées par l’Institut national des appellations contrôlées (INAO). Ces règles anciennes et souvent voulues par la profession à l’origine, correspondent à des logiques d’appellation, et de « terroir ». Elles limitent l’utilisation des cépages, limitent les rendements, interdisent certaines pratiques de culture (comme l’irrigation dans de nombreux cas) et des pratiques de vinification (aromatisation par exemple). Les vins produits correspondent à une logique de l’offre et ne correspondent pas toujours à l’évolution des goûts des consommateurs sur les marchés mondiaux (il ne faut pas oublier que la France reste le premier exportateur de vins dans le monde). Pour les côtes du Rhône, l’introduction de nouveaux cépages (marselan, caladoc), en complément du grenache et de la syrah est un projet ancien mais tout est bloqué. Même les essais sont impossibles. Pourtant cela permettrait de réaliser de nouveaux assemblages et de diversifier la production. Dans le même ordre d’idée, le syndicat général des côtes du Rhône essaie de promouvoir une distinction dans l’étiquetage entre vins « corsés » et « fruités ». En gros, nos vins sont plutôt corsés et beaucoup de consommateurs préfèrent des vins fruités. Il s’agirait de mieux informer et de cibler le consommateur. Cette fois, ce ne sont plus les instances administratives qui bloquent mais la base qui ne suit pas. Une des difficultés est de définir une politique commune, que ce soit au niveau de l’appellation ou même au niveau local. A long terme pourtant, seuls les efforts pour la qualité des produits et la compréhension des désirs des consommateurs peuvent apporter une solution. Dans cet ordre d’idée, la profession n’a pas mesuré les conséquences de la mise sur le marché de la récolte 2002. Cette très mauvaise année a plombé le marché car des vins médiocres ont été commercialisés . La saturation du marché a fait le reste. Quelles actions et quelles revendications immédiates ? Après les manifestations d’Avignon, Montpellier, Narbonne, Nîmes, les viticulteurs ont le sentiment de ne pas être entendus ni compris par le gouvernement. « A Nîmes on a été parqué comme si on était des bêtes ». Leurs revendications sont : - la reconnaissance réelle de la crise viticole, - l’octroi d’aides conjoncturelles qui permettraient de soutenir les jeunes qui se sont installés ou les exploitations fragilisées mais viables : distillation, aide à la trésorerie, allègement de charges (impôt foncier par exemple). Aujourd’hui, l’aide à la trésorerie mise en place est très basse : elle est de 3 000 € sur 3 ans pour les jeunes ! La distillation permet de diminuer les stocks et les enjeux sont importants. Dans les côtes du Rhône, une partie des stocks vient de la pratique des PLC (Plafond limite de classement). Dans les années fastes et pour permettre une stabilité des prix (et éviter leur augmentation !), les viticulteurs ont été autorisés à produire au-delà du rendement autorisé (3 hl/ha en 1999 et 2000 par exemple). Les stocks ainsi constitués permettaient de mettre sur le marché de la marchandise lorsque les prix s’envolaient. Aujourd’hui ces stocks pèsent en sens inverse et il y a là 300 000 hl dont la distillation va être obligatoire. La distillation concerne 1,5 millions d’hectolitres en France. Les producteurs sont indemnisés pour un montant de 3 € 35 le « degré-hecto ». A noter que la distillation est financée par l’Union européenne ce qui permet au gouvernement français d’annoncer des mesures qui ne lui coûtent pas grand-chose. Devant les problèmes rencontrés, les viticulteurs envisagent de nouvelles actions. Lesquelles ? « Ce sera une surprise ». A la question de savoir si les dégradations commises dans le Gard, l’Hérault et l’Aude après la manifestation de Nîmes ne donnent pas une mauvaise image de la profession, nos deux quinquagénaires habituellement calmes et posés font valoir que malheureusement en France « c’est que quand tu casses que tu es considéré ». De la même façon, l’image négative d’une profession « vivant de subventions » dans l’opinion publique est fortement contestée. Pour André Macabet, les grands succès de la France à l’export comme Airbus ou le TGV sont eux-mêmes fortement subventionnés et n’existeraient pas sans ça. En conclusion, on peut dire que les vignerons sont très inquiets et ont des raisons de l’être ! Cette inquiétude provoque aussi une incertitude : la situation est telle qu’un projet qui allait de soi il y a trois ans, l’installation d’un jeune, par exemple, peut être totalement remis en cause dans les deux ou trois ans qui viennent. Plusieurs familles villadéennes sont dans ce cas.
Ces chiffres sont tirés d’un dossier de presse édité à l’occasion du salon vinexpo de Bordeaux [ http://www.vinexpo.com ] en juin 2005. Ce dossier de 26 pages est lui-même issu d’une étude beaucoup plus importante. Comme tous les chiffres, il sont sujets à discussion et à interprétation.
S’agissant de produits agricoles, il faudrait savoir si, ici ou là, il n’y a pas eu des récoltes exceptionnellement bonnes ou mauvaises pour l’année étudiée. André Macabet suggère lui, que les chiffres de consommation en France sont surestimés et utilisés pour instaurer la "prohibition". Dans les 64 litres de vin consommés en 2003 par chaque Français, il y a la consommation des touristes ou étrangers qui boivent en France ! C’est possible. Il faudrait alors déduire cette consommation et y rajouter celle du Français à l’étranger pour mesurer l’exact "pochtronisme" tricolore. En tout cas, le comité de rédaction de cette gazette semble lui donner raison. A chaque réunion, nous avons fait des efforts pour nous rapprocher des 64 litres en éclusant plusieurs bouteilles. La consommation de notre amie belge, pas la dernière à lever le coude, aura été comptabilisée comme de l’alcoolisme local ! ![]() ![]() |
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Gazette N°33 - 27 septembre 2005
Chapitre 14 La Vénérable Confrérie Saint-Vincent a tenu son XIVe chapitre dété le 23 juillet. La journée a débuté par une messe célébrée par le prieur André Mestre. Claude Poletti dirigeait le Chur européen dont les chants emplirent léglise apportant à la cérémonie la solennité des grands jours de la confrérie.
Nombreux furent ceux qui se retrouvèrent ensuite sur la place. Avant douvrir officiellement ce XIVe chapitre, Jean Dieu rappela la situation difficile dans laquelle se trouvent actuellement les vignerons face à la production de masse des nouveaux pays producteurs de vin, à la baisse du pouvoir dachat des consommateurs et aux dispositions prises en France pour diminuer la consommation entraînant une baisse, la plus forte dEurope. Garder lespoir, encourager les vignerons rôle des confréries bachiques qui auront à charge de revaloriser limage du vin dans lesprit des consommateurs et de soutenir les viticulteurs dans leurs efforts à poursuivre le développement du vignoble de Villedieu. Puis le grand cérémoniaire convia le premier des impétrants qui seront nommés chevaliers de la Vénérable Confrérie de Saint-Vincent : Aurélie Haupaix. Depuis 2003 Aurélie est conseillère technique à la cave de Villedieu où elle a la lourde charge de la qualité « amont », cest-à-dire le suivi des parcelles des adhérents, la mise en place de la traçabilité devenue obligatoire et le contrôle des différentes sélections parcellaires. Elle apporte ses conseils depuis la plantation des vignes jusquà leur production, de même dans la constitution de dossiers et cela avec toujours beaucoup de gentillesse et de professionnalisme. Puis Jean Dieu accueille Thierry Mariani et le présente à la confrérie. Devenu assistant parlementaire, il est élu maire de Valréas à 30 ans (mandat quil a dû abandonner cette année), député du Vaucluse à 35, secrétaire des Français à létranger, également président des chorégies dOrange et soutien important pour les viticulteurs au sein du groupe détude viticole à lAssemblée nationale et à lassociation nationale des élus du vin. Cest ensuite le tour de Jo Doyen, industriel belge devenu Villadéen, installé avec son épouse Berthe à Saint-Claude depuis plusieurs années, membre du Rotary club de Vaison dans le cadre duquel il apporte sa contribution dans de nombreuses actions humanitaires dans le monde. Une activité annexe : la vente de Côtes du Rhône en Belgique au profit de mouvements de jeunesse de son ancienne paroisse. Aujourdhui, ce sont plus de 2 000 cubitainers de la cave de Villedieu dont le bénéfice a permis lachat et la rénovation de bâtiments pour les jeunes. Gordon Hatton est alors reçu sur le podium. Ecossais né en Angleterre il demeure à Ville sur Auzon, fleuron des Côtes du Ventoux. Jean Dieu le remercie davoir accepté de rejoindre la confrérie de Villedieu. Musicien et grand amateur de littérature, il nen est pas moins grand amateur de vin. Hubert Vasseur, né en Belgique dans le Hainaut, a professé dans le domaine de la banque tout en sinscrivant dans de nombreuses activités : musique, théâtre, radio, et simpliquant dans une association pour laide à la jeunesse handicapée. Sa maison villadéenne est à Saint-Laurent où il séjourne avec son épouse Anne Marie le plus souvent possible. On peut les rencontrer à loccasion des fêtes du village à lorganisation desquelles ils apportent une aide précieuse. Enfin, deux grands sportifs, René Hourquet président de lassociation nationale des arbitres de rugby et Gérald Reynaud président de lA.S de Bédarrides depuis 10 ans, qui remplit deau les piscines quil construit et de vin le verre de ses amis. Les débats étant clos, la séance est levée et déclaration est faite quil faut, séant, faire bonne et joyeuse ripaille. Claude Bériot
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Flavescence et cicadelles
« Un sarment caoutchouteux, pas aoûté, des feuilles rouges pour un cépage rouge qui senroulent sur elles-mêmes, pas de grappes ou une grappe sèche ». Cest ainsi quAurélie Haupaix, de la cave coopérative la Vigneronne, décrit les symptômes de la nouvelle maladie du vignoble de la région.
Tel un médecin-es-vignes, Aurélie connaît bien ces symptômes. Elle a appris à les reconnaître sur le terrain quand elle était technicienne dans une cave viticole de lHérault. Elle est revenue dans sa région natale il y a deux ans. « Je ne savais pas que jallais retrouver cette saleté ici » glisse-t-elle en me proposant un tour sur le terrain pour me montrer de quoi il sagit. La maladie se nomme la flavescence dorée. Elle est due à une bactérie qui pénètre dans les cellules-hôtes dun insecte, une cicadelle, qui à son tour pénètre dans les tissus de la vigne. Si on ne la combat pas, alors les insectes vecteurs, ces cicadelles de malheur (elles ressemblent à de minuscules puces vertes, qui sautent dès quon retourne la feuille), sinstallent confortablement sur la plante. Pendant ce temps la plante est infectée, le ceps dépérit. « Cest une maladie sérieuse quil faut combattre, dit Aurélie Haupaix. Elle est très épidémique et elle peut donc sétendre rapidement si on ne fait rien ». La croissance épidémique peut être très rapide, passant typiquement dun plant touché à 10 plants lannée suivante, puis de 10 à 100, de 100 à 1000, etc... À tel point, précise un récent bilan de la FREDON (lorganisme chargé de combattre les organismes nuisibles en milieu agricole), quon pourrait perdre des vignobles entiers ou des cépages sensibles qui seraient sévèrement touchés. Cela dit, sévèrement touchée, la région ne lest pas et elle réagit, elle se mobilise. Alors que cette maladie est présente en Corse, dans le Midi et en Aquitaine depuis plusieurs années, son arrivée ici est récente. Un premier foyer a été découvert en octobre 2001 sur les communes du Pègue et de Rousset-les-vignes. Puis à Valréas en 2002. Un nouveau foyer, important celui-là, a été découvert en 2003 sur la commune de Vaison-la-Romaine : 335 ceps atteints, sur 21 parcelles. « Nos inquiétudes viennent surtout de là, admet Aurélie. Proche, très proche ». Les contrôles alors effectués dans le secteur ont mis en évidence la présence de ceps malades sur Villedieu, à raison de 7 ceps sur deux parcelles. Suite à quoi, un arrêté préfectoral de 2004 a défini un périmètre de lutte obligatoire comprenant 16 communes ou parties de communes sur lEnclave des Papes et le secteur de Vaison. Villedieu et Buisson en font partie. Comment lutte-t-on contre le fléau ? Prosaïquement, en arrachant les ceps touchés et en les brûlant. Mais il faut éviter la propagation de la maladie par linsecte, donc il faut traiter avec des insecticides toutes les parcelles des zones où on a établi le périmètre de lutte. Cela signifie que tous les viticulteurs de Villedieu et Buisson, dûment avisés, sont tenus de traiter leurs vignes avec un insecticide approprié, tiré dune liste établie par les experts. Cas particulier : les vignobles « bio » peuvent être arrosés dun produit bio, à base dorties. Ces traitements se font sous la responsabilité des agriculteurs et un contrôle est effectué par les autorités à partir des factures de produits achetés. Comme larrivée de cette maladie et ses foyers sont récents dans la région, il y a encore bien des inconnues. Un des défis majeurs, selon Aurélie Haupaix, est de faire une bonne prospection des parcelles, qui ratisse tout et ne laisse rien de côté. Il faut donc organiser des sortes de « battues de terrain », une inspection visuelle rang après rang de toutes les parcelles. À partir de fin août, sur trois semaines avant les vendanges, cest ce quon a fait à Villedieu, Aurélie Haupaix servant dexpert au nom du FREDON, compte tenu de ses compétences en ce domaine. « 62 % des parcelles avaient été inspectées les deux dernières années, nous devrions nous rendre à 100 % avec cette opération », précisait Aurélie. Au moment daller sous presse comme disent les grandes gazettes nous ne savions pas si cette inspection a permis de découvrir de nouvelles contaminations. En résumé, la flavescence dorée et sa cicadelle sont de sales bestioles dont la viticulture locale se passerait bien, surtout par les temps qui courent. Elle nécessite une vigilance qui devra être prouvée et renouvelée pendant plusieurs années. Du côté positif, signalons que les traitements existent et ont gardé la maladie sous contrôle dans dautres régions de France, donc il ny a pas de raison de penser que le vignoble des Côtes du Rhône ne pourra faire face à cette menace. Enfin, dans lensemble, la commune sen est bien tirée jusquici, mais la proximité du foyer important à Vaison laisse des craintes pour lavenir. Le rapport technique du FREDON pour 2004 comporte dailleurs ce passage sibyllin : « Sur les deux parcelles flavescentes de 2003, une est assainie et lautre présente 18 ceps contaminés contre 2 en 2003. Suite aux prospections, trois nouvelles parcelles sont trouvées, réparties sur la commune ». Cela signifierait donc quil y avait lan dernier quatre parcelles atteintes, dont une qui aurait dû être assainie mais se trouvait au contraire en expansion, pour une raison obscure quon ne précise pas. Par ailleurs, le fait que la maladie touche aussi de nouvelles parcelles sur dautres zones de la commune, même peu nombreuses, constitue une autre ombre au tableau. Jean-Pierre Rogel
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Vendanges et dégustation
Le jeudi 20 octobre prochain, les amateurs de bonnes cuvées pourront déguster le Chardonnay 2005, millésime dexcellente qualité au petit goût de banane. Les dirigeants de la Vigneronne sont heureux de donner ce rendez-vous pour le lancement de cette cuvée en présence des viticulteurs au caveau de la Vigneronne, à partir de 18h.
Pour lheure les vendanges battent leur plein. Après des débuts perturbés par la météo, elles se déroulent désormais dans de bonnes conditions. A la Vigneronne on enregistre déjà 2 300 tonnes de raisins c'est-à-dire environ la moitié de la récolte. Jean-Pierre Andrillat, le directeur, estime déjà que les vendanges seront moins abondantes que lan dernier mais cette perte devrait être largement compensée par une qualité qui sannonce très bonne. Degré et raisins sains et bien mûrs sont au rendez-vous. « Cest de bon augure pour la suite, car malgré la crise grave que traverse la viticulture, la Vigneronne tire son épingle du jeu sur le plan commercial et à ce jour enregistre des stocks en cave, corrects. Les 38 médailles obtenues sur le millésime 2004 sont pour beaucoup dans cette réussite commerciale » explique t-il. Il se félicite aussi pour le grand professionnalisme des adhérents qui au travers un suivi plus rigoureux des méthodes culturales obtiennent des résultats probants et encourageants. Cest ainsi que la pratique de lagriculture raisonnée entre dans les mentalités et va dans le sens de lexigence des consommateurs plus soucieux de leur santé. Il est à noter également que la Vigneronne figure à nouveau en bonne place dans le guide Hachette 2006 qui a porté son coup de cur sur les Côtes du Rhône Templier rosé et sur le vin de pays rosé de Villedieu. Un nouveau signe dencouragement pour cette cave soucieuse de proposer des produits de qualité. Rendez-vous donc le 20 octobre à partir de 18h pour le lancement du Chardonnay 2005 au caveau de la Vigneronne, avant la traditionnelle fête des vendanges à loccasion de laquelle lon dégustera le vin nouveau ! On voit ci-contre léquipe féminine de la cave, prête à accueillir les raisins et à enregistrer les commandes. En janvier prochain, Christiane Thès prend sa retraite. Elle est remplacée par Emmanuelle Morandeau qui est déjà en place auprès de Babeth Marche. Célia Bonhomme, en BTS oenologie, effectue son stage pendant cette période de vendanges. Armelle Dénéréaz
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Gazette N°34 - 23 novembre 2005
Vin suisse [ par René Kermann ]
Au hasard de mes lectures, lorsque je rencontre une phrase ou une citation originale, drôle ou qui me plait, je la note sur mon “marque ta page”. Ces jours-ci, j’ai retrouvé sur un vieux signet une citation propre à remonter le moral des viticulteurs français.
Quand mon verre est plein, Je le vide... Quand mon verre est vide, Je le plains. L’auteur, Raoul Ponchon, m’était totalement inconnu. Son nom était sympa, on aurait dit le nom d’un coureur du tour de France début XXème siècle de la lignée des Garin, Aucouturier ou Alavoine. La citation est également plaisante, mais ce qui m’a incité à faire des recherches c’est le titre de l’ouvrage, "La Muse Gaillarde". Prometteur ! Cet inconnu est présent sur des dizaines de pages d’internet. J’ai appris notamment qu’il était né en 1848 à La Roche sur Yon (Vendée) et décédé en 1937 à l’âge de 89 ans. Fils d’un capitaine d’infanterie il a beaucoup voyagé à travers la France, de garnison en garnison, baccalauréat à Poitiers, puis Paris où il habitera à l’hôtel du Périgord, puis, à sa démolition, à l’hôtel de Flandres où il résidera le restant de ses jours. Il devient banquier, assureur, change régulièrement d’employeur. Pendant la guerre de 70 il est garde mobile à Paris. Après la guerre, il décide d’être peintre et s’installe dans la bohème. Toute sa vie, il a été réglé comme une horloge. Levé à la même heure, son seul repas à la même heure, au même endroit, etc... Il fréquente les salons (peinture et littérature) et surtout le salon de Ninan de Villard de Gallias, femme de lettres et musicienne où il rencontre, entre autres, Charles Cros, Camille Flammarion, Verlaine, Villiers de l’Isle-Adam, François Coppée, Mallarmé, José Maria de Hérédia. Son premier texte, "Chanson vineuse", est publié en 1876. Il a vu deux fois un médecin dans sa vie, pour une opération de la prostate et après s’être cassé le col du fémur (il en est mort d’ailleurs). Il a écrit 150 000 vers (plus que Victor Hugo) et a eu un seul livre publié de son vivant a plus de 70 ans. Ses œuvres ont pour sujets principaux, ce qu’il aimait le plus : les femmes, le vin et la nourriture. Voici un poème intitulé "Le vin suisse". Comme quoi, à cette époque-là, il y avait déjà des vins étrangers qui tentaient de nous envahir. Mais Raoul Ponchon veillait. Le vin suisse Il paraîtrait que les Anglais Dont on connaît la tempérance Pour se venger de nos pamphlets Ne veulent plus des vins de France ! Ni Bourguignon, ni Bordelais. Je veux que m’emporte le Diantre, S’ils ne boudent pas leur palais, S’ils n’en veulent point à leur ventre. Nos vins généreux et subtils, Ils vont nous les laisser pour compte, Ils ne boiront plus disent-ils Que du vin suisse, à notre honte. Je ne sais si vous avez bu Jamais du vin de l’Helvétie. Ou seulement même entrevu ? Quant à moi, je vous remercie... N’en déplaise au docteur Pelet, Qui l’insinue à ses victimes, C’est un vin quelconque, incomplet, Sans nulles qualités intimes, Il est lunaire, sépulcral, Et de dégustation brève ; Aussi vague que l’amiral Croisant sur le lac de Genève. C’est à boire du "Cortaillod" Et du “Vinzel” et de l’ "Yvorne", Peut-être bien qu’Edouard Rod Est, en somme, un auteur si morne. C’est grâce à son vin malplaisant Que la Suisse est pauvre en esthètes, Et qu’on trouve si peu d’accent Aux meilleurs chants de ses poètes. |
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Le chardonnay nouveau est arrivé ! [ par Armelle Dénéréaz ]
Après les semaines de vendanges, de travail, d'inquiétude il est forcément plaisant de déguster le fruit de son labeur.
C'est ce qu'ont proposé Jean Dieu, Jean-Pierre Andrillat et toute leur équipe aux vignerons et clients de la Vigneronne. Un beau buffet dressé dans le caveau attendait les visiteurs qui ne se sont pas faits prier pour déguster et commenter le chardonnay fraîchement tiré et accompagné de petits pains variés fabriqués par un boulanger de Carpentras à base de chardonnay évidemment. « 146 795 kg de raisins (soit 1 150 hl de vin) ont été vendangés les 30 août et 1e 1er septembre pour un degré moyen de 13,2° » annonce Jean Dieu en préambule, il continue par la description donnée par les experts : « Une belle robe jaune pâle avec des reflets d'or, le premier nez développe des arômes de citron vert. A l'agitation, des notes douces de pêche blanche et d'abricot sec se dévoilent. L'attaque est fraîche et ample, le milieu de bouche est caractérisé par un beau niveau de gras avec une belle concentration. On ne ressent aucune rugosité. La finale est franche avec une belle longueur et des notes de fruits confits : un bel équilibre. » Rien à ajouter si ce n'est : goûter, acheter et emporter. |
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2 nouveaux sites Internet à Villedieu
Deux nouveaux sites Internet villadéens en construction que les heureux possesseurs de l’ADSL vont pouvoir consulter en même temps que le site de La Gazette qui reste à découvrir pour beaucoup...
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