Activités et acteurs : La vigne, le vin et l'olivier (2007)
• Gazette N°44 - 28 février 2007
   - Le syndicat des vignerons

• Gazette N°45 - 12 avril 2007
   - Village bio
   - Correns
   - Entraide vigneronne
   - Médailles à la Vigneronne
   - Chez Pierre Arnaud
   - Les élections du 31 janvier 2007
   - Et de deux... le « fada des figues » récidive !

• Gazette N°46 - 5 juin 2007
   - La saga du canal du moulin
   - La Vigneronne jazzy !
   - La Transvilladéenne (1)
   - La Transvilladéenne (2)
   - La nuit de Bacchus
   - Association du canal du Moulin

• Gazette N°47 - 16 juillet 2007
   - Nuit de Bacchus

• Gazette N°48 - 14 août 2007
   - XVIe chapitre d’été de la confrérie

• Gazette N°49 - 25 septembre 2007
   - Le chardonnay est encuvé

• Gazette N°50 - 20 novembre 2007
   - Histoire de la machine à vendanger
   - Vendanges 2007
   - À propos de la chasse

• Gazette N°51 - 25 décembre 2007
   - Dégustation de Noël à la Vigneronne
   - Les bouchers à l’honneur

Gazette N°44 - 28 février 2007

Le syndicat des vignerons [ par Sylvain Tortel ]

L’assemblée générale du syndicat des vignerons, s’est tenue le 23 janvier 2007.
Il a été discuté du plan de lutte contre la flavescence dorée avec différents piégeages effectués sur la commune.

Puis, Christian Paly, président du syndicat, expose les problèmes de la crise que représentent les appellations dont celle des Côtes du Rhône. La discussion s’oriente ensuite sur les nouvelles normes pour l’agrément et le plan de réformes qui a été mis en place.
Les problèmes de commercialisation et les contraintes pour la distillation, sont évoquées.
La reconduction des dégrèvements d’impôts fonciers est en bonne voie pour 2007. Les négociations sont en cours pour le maintien des financements communautaires concernant les primes à la restructuration. Le dossier « village » est au repos, le syndicat des vignerons de Buisson a décidé de rejoindre le dossier Vaison dans sa réunion du 11 mai 2006.
Jean-Jacques Blanc, Frédéric Haut, Laurent Rinci composent le tiers renouvelable. Ils sont réélus à l’unanimité. Fabrice Rinci remplace Marcel Tortel au sein du bureau.


Nouveau bureau :
Président : Fabrice Rinci,
Vice Président : Marc Castellano,
Secrétaire : Sylvain Tortel,
Trésorier : Frédéric Haut,
Membres : Frédéric Bellion, Laurent Rinci, Jean-Jacques Blanc, Stéphanie Ayme, Vincent Rochette.
Délégués auprès des syndicats voisins : Fabrice Rinci, Marc Castellano.
Suppléants : Laurent Rinci, Vincent Rochette.


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Fabrice Rinci



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Gazette N°45 - 12 avril 2007

Village bio [ par Pierre Arnaud ]

Le saviez-vous ? Villedieu, l'un des dix villages de France les plus écolos.

Et oui ! en plus de notre belle place si accueillante et animée, nous avons des atouts que nous ne soupçonnions pas et que nous pourrions mettre en valeur.

D'autres, comme le village de Correns ne nous ont pas attendus pour le faire !

En effet, plus de 30 % de la surface cultivable de notre commune est conduite en agriculture biologique (170 hectares). Huit agriculteurs cultivent l'ensemble de leur exploitation en « AB ».

La cave la Vigneronne produit du vin biologique depuis 1985. Elle est la référence en bio dans l'appellation Côtes du Rhône, la première au niveau de la durée et des volumes.

Les deux caves particulières de la commune sont en bio.

Nous avons des réunions de travail technique ou commercial entre agriculteurs bio de la commune aidés par Aurélie Haupaix, technicienne à la Vigneronne.

Bon nombre d'agriculteurs de Villedieu hésitent à « faire le pas » même s’ils sont sensibilisés par le respect de l'environnement et l'engouement des consommateurs pour les produits biologiques.

Nous avons également la nouvelle station d'épuration de la cave, écologique dont les rejets sont épandus sur plus d'un hectare de prairie et digérés, transformés par les végétaux.
Nous pensons qu'il est important que tous les lecteurs de La Gazette soient au courant de ces quelques chiffres et sachent que Villedieu est l'un des premiers villages de France où l'on se préoccupe de l'environnement.

Voici la liste des points de vente et des agriculteurs en bio :
- Cave La Vigneronne
- Domaine des Adrès, Thierry Tardieu : vins, olives, huile, tapenade, jus et confiture d’abricots, jus de cerise
- Domaine Denis Tardieu : vins, olives, huile, tapenade
- Yvon Bertrand : asperges, cultures maraîchères
- Christine et Régis Marin : huile, olives
- Thierry Bérard : huile, potimarron
- Ferme des Arnaud : jus de muscat, raisin de table, olive, huile d’olive
- Annie Charrasse
- Alain Bertrand
- Laurent Brunel
- Henri Favier


J'espère que les responsables et décideurs de notre commune se serviront de cette petite enquête pour valoriser notre village. Il y a sur la commune un potentiel humain, outre les agriculteurs, pour développer des voies alternatives en matière de constructions respectueuses de l'environnement ou d’énergies renouvelables. De nombreux jeunes de notre commune sont intéressés par ces démarches et ont envie de s’y investir.
D’autres encore peuvent y venir si nous avons une volonté commune pour un bien commun : notre qualité de vie et l’avenir de la planète.







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Correns [ par Yves Tardieu ]

« Premier "Village Bio" de France, Correns, baigné par les eaux de l'Argens, vous propose la découverte de son passé médiéval, des randonnées au Vallon Sourn, son fameux vin blanc et son art de vivre.
L'économie locale repose essentiellement sur le travail de la vigne, l'huile d'olive, le miel, les cultures maraîchères, l'artisanat et le tourisme. Tout un village converti au "Bio", c'est l'histoire que vit Correns.
Les agriculteurs de Correns (vignerons en caves parti-culières et en coopérative) ont décidé de se convertir à l'agriculture biologique en 1997. Ils sont plus de 90 % des coopérateurs à avoir choisi ce mode de production.
Cette volonté de cultiver la terre "autrement" implique évidemment plus de travail et plus de vigilance.
Avec 200 hectares de vignes situés dans l'aire d'appellation "Côtes de Provence" et "Vins de Pays du Var", Correns peut se prévaloir d'être le "Premier Village Bio de France".
 »

Source : http://www.correns.fr/







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Entraide vigneronne [ par Jonathan Fauque et Pierre Arnaud ]

Comme plusieurs fois dans le passé, lorsqu’une ou un vigneron rencontre un problème (santé ou autre), l'entraide fonctionne bien à Villedieu.
Ainsi 14 d'entre eux sont venus prêter main-forte à Renée Rémusan (Bérard) le lundi 26 février pour tailler ses vignes.
Le bouche-à-oreille a bien fonctionné.
Comme toujours dans ces cas-là, l'ambiance est chaleureuse et comme le disait Renée « Ça fait chaud au cœur » … pour tous les participants aussi !
La journée s'est terminée autour d'un bon goûter offert par Renée. Les discussions ont continué bon train, attisées par un petit biset qui passe bien au quartier la Montagne.







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Médailles à la Vigneronne [ par Armelle Dénéréaz ]

« Depuis quelques années la tendance est à la recherche de qualité par la sélection des parcelles et l'encouragement à la plantation de cépages comme le syrah qui pose certes plus de problèmes que les autres cépages mais qui joue un rôle essentiel dans la qualité des vins »

Ces mots, prononcés par le président Jean Dieu lors de la dernière assemblée générale, prouvent le souci constant qu'ont les coopérateurs et les dirigeants de la Vigneronne d’améliorer la production, pour échapper aux méfaits de la crise que traverse la viticulture.

« Nous avons appliqué, pour la première fois, les modalités de fixation des prix de règlement faisant une plus large part à la qualité des apports » insiste le président.

Si la Vigneronne tire son épingle du jeu, c'est sans aucun doute cette politique de toujours plus de qualité qui porte ses fruits.
C'est ainsi qu'à nouveau à la dernière foire des vins à Orange, le 3 février, la Vigneronne a obtenu trois médailles d'or, dont deux avec félicitations du jury, pour le Côtes du Rhône rouge 2006, deux d’argent dont une pour le rosé et trois de bronze toujours pour le rouge.
Ces récompenses encouragent vignerons et œnologues à toujours faire mieux et surtout à continuer dans cette voie. La commercialisation se modifie également : la tendance va aux plus petits volumes vendus sous forme d'outres longue conservation (Bib) et de bouteilles.

« Le marché des Côtes du Rhône semble se raffermir un peu, même si les cours du vin restent bien en-dessous des seuils de rentabilité. C'est encore une des raisons pour laquelle la recherche constante de la qualité reste prioritaire » continue Jean Dieu.

Il a conclu cette assemblée générale avec une note d'optimisme en remerciant et en félicitant Jean-Pierre Andrillat et son équipe, « pour leur engagement total dans notre coopérative et l'excellent travail qu'ils y accomplissent, tant du point de vue technique que commercial ».







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Chez Pierre Arnaud [ par Yves Tardieu ]

Après deux médailles en 2004, Pierre Arnaud vient à nouveau d’avoir une médaille d’or pour son jus de muscat biologique au salon de l’agriculture à Paris.

Cette distinction est particulièrement remarquable car il est le seul jus de raisin en France à l’obtenir cette année.







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Les élections du 31 janvier 2007 [ par Yves Tardieu ]

Même à Villedieu, les élections du 31 janvier 2007 sont pratiquement passées inaperçues. Pourtant, les élections à la chambre d'agriculture ont toujours été un moment important dans la vie du monde rural. Les chambres d'agriculture, créées en 1924, jouent un rôle très important pour les agriculteurs. Elles sont leur porte-paroles auprès des pouvoirs publics. Elles ont aussi des experts, des techniciens et des ingénieurs qui conseillent et aident les agriculteurs. Les élections ont aussi toujours suscité une certaine passion car elles sont l'occasion pour les différents syndicats de s'affronter et se compter.

La FNSEA et le CNJA  (1) ont toujours dominé ces élections, à de rares exceptions près, et contrôlé les chambres d'agriculture. Néanmoins, leurs choix en matière de politique agricole ont souvent été contestés (selon les époques et les endroits, on leur reproche d'être trop partisans des « gros » au détriment des « petits » ou de défendre une agriculture trop « productiviste » et polluante ou encore de défendre les politiques européennes ou …). Les oppositions politiques ont également leur part dans ces affrontements.

Les élections ont lieu tous les six ans au suffrage universel. En 2001, l'enjeu était surtout lié à l'émergence de la Confédération paysanne (2) et à la menace qu'elle faisait peser sur la domination de la FNSEA. Cette année, la « Conf' » est en perte de vitesse et c'est la Coordination rurale (3) qui a le vent en poupe.

Le changement dans l'organisation du scrutin ne permet pas, pour la première fois, de connaître les résultats à Villedieu… Jusqu'à présent, il y avait une journée de vote en mairie, sur le modèle des élections politiques et on trouve aux archives communales les résultats des élections depuis 1961. Cette année, le vote était entièrement organisé par correspondance et centralisé au niveau départemental. On peut donc donner le résultat vauclusien et pas le résultat villadéen. La Gazette ne s'est intéressée qu'au résultat dans le « collège des exploitants et assimilés » mais il faut savoir que ces élections concernent également les « anciens exploitants », les « propriétaires et usufruitiers », les « salariés des exploitations » et les « salariés des groupements ». Dans ces deux derniers cas, les syndicats présents sont les syndicats ouvriers comme la CGT ou la CFDT.

Les résultats départementaux montrent donc que, comme toujours, la FNSEA est majoritaire même si, concurrencée sur sa droite, sa majorité s'érode fortement. Le MODEF résiste à son érosion ancienne et la Confédération paysanne a du mal à garder son implantation d'il y a quelques années. Dommage que l'on n’en sache pas plus sur Villedieu.

La FNSEA a toujours dominé à Villedieu mais dans des proportions variables : 55 % en 1983, 60 % en 1989, 80 % en 1995, 45 % en 2001. On ne saura pas cette année. Parmi les éléments remarquables et énigmatiques, il y a le fait que le MODEF fait toujours de meilleurs scores dans le collège des retraités que dans celui des exploitants. C’est vrai au niveau départemental cette année. C’était vrai à Villedieu dans le passé à chaque élection.

On peut également remarquer la baisse du nombre des inscrits entre ces deux élections, 1398 personnes et presque 20 % de moins... Même si le nombre des exploitants ne correspond pas complètement au nombre d’exploitations, on voit quand même que l’érosion du monde agricole se poursuit à une vitesse accélérée. C’est un peu moins vrai à Villedieu dans les années récentes avec 47 inscrits cette année contre 54 en 2001 et 51 en 1995. Il y en avait quand même 64 en 1989 et 122 en 1983. C’est peut-être aussi pour cela que ces élections passent plus facilement inaperçues maintenant....


1) Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles et Centre national des jeunes agriculteurs. Ces deux syndicats sont proches des partis politiques de droite. Leurs dirigeants s'y sont assez souvent engagés politiquement et ont pu devenir, au plus haut niveau, ministres de l'agriculture.

2) La Confédération paysanne s'est développée autour de la dénonciation d'une agriculture et d'un élevage productivistes et polluants. Elle défend une « agriculture paysanne », des circuits de vente courts, l'agriculture biologique, et plus largement, participe au mouvement alter-mondialiste. Elle est surtout connue à travers la personnalité de José Bové.

3) Le Mouvement pour la défense des exploitants familiaux est le rival historique de la FNSEA. Il défend les petites structures familiales. Proche du parti communiste, il a toujours été fort dans les régions peu nombreuses où le vote paysan était marqué à gauche.

4) La Coordination rurale est née en 1992 de l'hostilité au traité de Maastricht et à la réforme de la politique agricole commune. Elle est en progrès depuis lors et est proche de la droite extrême, villiériste ou lepéniste.





Les Résultats



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Et de deux... le « fada des figues » récidive ! [ par Renée Biojoux ]

Après son premier livre intitulé « Figues », voilà que Pierre Baud vient d'écrire un deuxième ouvrage : « Le figuier pas à pas », qui vient de paraître aux éditions Edisud.
Au fil des pages, « pas à pas », le lecteur comprendra l'origine, la répartition du figuier, son importance historique, culturelle, économique.
Il apprendra comment fonctionne cet arbre.
Il trouvera des explications détaillées pour lui assurer un développement harmonieux et une fructification régulière et abondante.
En fin d'ouvrage, une vingtaine de variétés essentielles sont présentées pour permettre un bon choix selon la région d'implantation.
Tout au long, des croquis précis viennent concrétiser les dires.
Et, cerise (pardon, figue !) sur le gâteau, des photos magnifiques viennent agrémenter pratiquement toutes les pages.
Dans « Le figuier pas à pas », Pierre Baud, professionnel passionné, donne tous les conseils, toutes les astuces, toutes les réponses.
Cet ouvrage, par le fait, est un véritable guide pour le néophyte, tout en restant très intéressant pour les avertis.
Allez, bon courage, à vos figuiers !
Quant à toi, Pierre, à quand le troisième livre ?


Pierre Baud, Le figuier pas à pas, Edisud, collection pas à pas, 14,50 €


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Gazette N°46 - 5 juin 2007

La saga du canal du moulin [ par François Dénéréaz ]

Après quelques péripéties pour finir le creusement du canal jusqu'à la prise d'eau de l’Aygues, les deux derniers cents mètres qui manquaient ont été réalisés au mois d'avril, grâce à la publication des arrêtés préfectoraux concernant le déboisage et le prélèvement d'eau.

Malgré cela tout n'est pas si simple.
D'abord la vanne de garde qui est double et permet de réguler le trop plein d'eau : celle-ci est construite comme une bifurcation, l'eau continuant son chemin vers sa destination prévue, ou bien l'excédent, en cas de crue, étant refoulé par une vanne contiguë à la première vers la rivière.
Bien entendu, la première vanne fermée depuis 1993 était complètement bloquée. C'était sans compter sur Antoine Martinez, et son côté « géo-trouve-tout », qui a installé un cric et a pu la débloquer après quelques laborieux efforts. Ensuite il fallait ramener de l'eau d'un méandre par une dérivation, 360 mètres en amont de la prise, de façon qu'elle s'écoule le long de la berge jusqu'à la prise. Dans un premier temps, Frédéric Serret et Alain Bertrand s'en sont chargés au moyen de la mini-pelle.
Problème : si la rivière baisse, ce qui est le cas, la prise n'est plus alimentée. Alors que faire ? Ramener une mini-pelle ou construire, comme cela se faisait autrefois, un barrage en gros galets qui peut néanmoins disparaître à la première montée des eaux ?

La question reste ouverte.

Vous l'avez compris, il reste encore beaucoup à faire pour pérenniser l'ouvrage et le rendre efficace. Cependant on veut se consoler en se disant qu'administrativement son existence est enfin reconnue. D'autre part, la sortie des cavernes, un peu avant chez Coco L'Homme et Bichon, pose problème : un talus disproportionné, un envasement rapide, pas de vanne de siphonnage rendent le canal à cet endroit, peu efficace. L'eau monte assez haut et se perd dans les talus. Faudra-t-il un jour buser cette portion ? Et puis, question fatale, pleuvra-t-il ?

Pour la première fois depuis longtemps, les lônes de Mirabel sont en phase d'épuisement. Ces mêmes lônes qui, il y a une décennie encore, suffisaient à alimenter le canal, sans trop en demander, jusqu'à Villedieu, et qui étaient soutenues par la prise d'eau, vers juillet, quand cela était nécessaire, parcourent aujourd'hui seulement une petite portion le long de Pasquier à Mirabel et finissent par disparaître.

Philippe Pasquier, qui en a vue d'autres, n'est plus tout jeune, il « n'avait jamais vu ça ». Nous le comprenons facilement. Les eaux de surface disparaissent après toutes ces années de pluies insignifiantes. Pour certains, il est très facile de dire qu'il n'y a qu'à pomper car le sous-sol est plein d'eau. Je ne sais pas si ces mêmes personnes mangent du poisson mais, quand j'étais enfant, la mer était inépuisable, tout comme les nappes exploitées par des forages.

Aujourd'hui, il est question de classer l'anchois comme espèce en voie de disparition. Peut-être demain ce sera aussi le tour des buveurs d'eau. Faudra-t-il croire ceux qui nous disent aujourd'hui que l'on pourra toujours boire du vin ?
Oui, peut-être, mais du vin de cactus.


La Vigneronne jazzy ! [ par Jean Housset ]

Qui aurait dit, il y a cinquante ans, dans les caves parisiennes à la mode, telle La Huchette, où se pressaient les accros du jazz d’alors, autour des importateurs comme Claude Luter ou Django Reinhardt, qu’un demi-siècle ayant passé, en « France profonde » comme par exemple à Villedieu, le jazz allait se déployer. Ô combien ! Et maintes fois !
Ainsi, le samedi 5 mai, tandis que la nuit enfermait les braves gens devant leur téléviseur (campagne électorale oblige), un public abondant et choisi se pressait dans la cave de la coopérative viticole de Villedieu-Buisson, La Vigneronne si bien nommée !

Les temps ont changé, et les « managers » ne sont plus les mêmes : au lieu d’une cave profonde et insalubre où la fumée et le whisky étaient de rigueur, on a un espace neuf, confortable, sans cigarette (ouf !), avec une dégustation de côtes du Rhône offerte, assortie d’une multitude de petites choses à manger, comme on aime les retrouver dans les moments de convivialité.

Il faut rappeler qu’il s’agit du deuxième d’une série de concerts intitulée Jazz dans les vignes. Donc, les alcools anglo-saxons qui ont sévi à Saint-Germain-des-Prés puis dans le monde entier, à la suite des accords de Yalta, ne sont plus de mise, même si l’on entendait parler anglais dans le public. La Provence est de plus en plus européenne.
Si l’on peut imaginer qu’autrefois, dans les caves du VIe arrondissement, on stockait des bouteilles de vin, et bien ici aussi, avec changement d’échelle, ce sont cartons et palettes d’AOC distinguée, avant leur expédition aux quatres coins du monde, qui constituent le décor insolite.

Bien ! Et si l’on parlait de musique ?

De spiritueux à spiritualité, il n’y a qu’un pas ; l’ecclésiaste ne s’y est pas trompé. D’ailleurs la coiffure désordonnée des musiciens aurait pu être celle de Jésus, sans aucune trace de l’Oréal. Par exception, le batteur avait la tête rasée, et comme pour rappeler que sa virilité était sous-jacente, une petite barbiche descendait sur son menton.

L’heure est venue de réduire les conversations et l’éclairage des locaux. L’estrade brille de toute son électronique. Le groupe Mister J s’installe.
Benoît Paillard en est le chef ; sous ses doigts, trois claviers. Rien que ça. Synthétiseur Roland (auquel nous avait habitué Ray Charles), piano numérique Kurtzwell et clavier Fender Rhodes des années Beatles - mais pas l’orgue Hammond annoncé, qui avait déclenché fatalement chez les amateurs éclairés, des réminiscences de Rhoda Scott, la star du gospel dont on a bien profité aux dernières Choralies de Vaison.
Samuel Favreau, visiblement le plus jeune des quatre, se partage entre la contrebasse (la grande classique) et la basse, plus précisément : la guitare basse ; les deux doivent à leurs amplis la faculté d’atteindre le fond du public, même lors du plus nuancé des soli.
Emile Atsas, guitare, est aussi le compositeur du groupe. À son pied, une pédale agit sur tout un ensemble de « nuanceurs » qui hissent cet instrument bien au-delà de sa définition « à cordes pincées », tantôt sussurant, tantôt pleurant, tantôt hurlant avec la toute puissance des grands fauves survitaminés.

Enfin, il y a Jean-Luc di Fraya à la batterie. Il faut dire : « aux percussions » avec tout ce que cela comporte de diversions et de diversification. C’est ainsi qu’à un moment donné, il s’est assis sur le devant de la scène, sur une caisse qui avait l’air ordinaire, mais dont il a tiré parti voluptueusement comme un arabo-andalou sur ses tablas.

Non content de nous couper le souffle par ses nuances kinesthésiques, il s’est lancé dans une mélopée suraiguë, moitié invocation religieuse plutôt animiste, moitié animal en rut désespérant de son alter ego.
J’ai écrit des pages de notes précisant mes émotions et mes états d’âme à chacun des huit morceaux qui ont si bien rempli notre soirée, nourrie des effluves dues aux claviers rutilants, et des élancements extatiques où l’on ne distinguait plus ni les cordes, ni les sons, ni les notes au sens traditionnel.

Merci, La Vigneronne, de nous avoir ainsi ennivrés !











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La Transvilladéenne (1) [ par Jean Housset ]


Vignobles, vins, La Vigneronne, avec un « V », comme Villedieu et Ravel !
De bon matin, en ce printemps tout bleu, dès huit heures, ce sont 150, selon certains, et même 200 participants, selon d'autres « compteurs », qui se rassemblaient devant La Vigneronne.
Joyeuses clameurs d'un printemps annoncé. Visiblement, la plupart étaient des habitués de cette randonnée dans les vignes, septième du genre, organisée par les vignerons de Villedieu-Buisson.
Après un accueil technique (comprenez : une table et des verres, permettant de boire même de l'eau), le groupe s'ébranla doucement derrière son guide. Assurément, il connaissait bien les collines et les innombrables chemins à découvrir. Nombreuses pauses pour regrouper les trainards et les bavards chaque fois que le paysage méritait un regard ample et circulaire. De-ci de-là, des senteurs, des couleurs s'imposaient par l'abondance des genêts.
En plus des vignobles toujours bien alignés, on découvrait des sous-bois, encore sauvegardés et même sauvages, et des plantations discrètes d'oliviers. On racontait aussi des histoires anciennes, par exemple celle de cet équarrisseur (tailleur de pierres) du siècle dernier, qui sévissait sur la colline, à une échelle qu'on n'imaginerait plus aujourd'hui.

Il y avait de la pédagogie dans l'air, les pros de la viticulture expliquant volontiers à des profanes à l'accent pointu, ce qu’est l'AOC, l'appellation « Villages », et les mystères de la vinification.
Vers midi, après une bonne suée, et dix kilomètres dans les jambes, nous retrouvions le point de départ et les verres à remplir pour l’apéritif, avant de descendre dans la cave de « La Cave » pour le concert.

Ah ! ce concert, qui annonçait le XIe Festival du Cor d'Avignon et des Pays de Vaucluse : un régal pour les mélomanes, une révélation pour les néophytes !
Il s'agissait du quintette à vent d'Avignon, dans le plus pur classicisme. Jean Dieu, président de La Vigneronne, visiblement connaisseur éclectique, qui nous avait proposé le 5 mai le quartet de jazz de Benoît Paillard, nous présentait cette fois, l'Ensemble d'Éric Sombret. Au programme : « Autour de Maurice Ravel1 », un délicieux « tableaux d'une exposition » particulièrement avantagé par l'accoustique des lieux. Trombonne, hautbois, flûte, clarinette, basson. De mémoire de spiritueux, la cave « Buissonno-Villadéenne » n'avait résonné d’autant d'harmonies franco-françaises.
Après ce bain de fraîcheur (où les petites laines étaient souhaitables) nous remontions à la température du dehors pour partager un joyeux banquet. Là, il paraît qu'on comptait même 250 convives. On s'est régalé, certes parce qu'on était dans le sérail, avec des plats bien préparés et des verres copieusement remplis, mais aussi parce que les vertus templières conjugaient le spirituel et le spiritueux. Dommage pour ceux qui ne l'ont pas vécu !

Le cuisseau de jambon au chardonnay, vous connaissez ?
Alors ne manquez pas l'année prochaine !

Grande étape suivante de ce cheminement promotionnel : samedi 28 juillet, intronisation des nouveaux chevaliers de la confrérie de Saint-Vincent. Çà aussi, c'est du terroir, musique et rituel compris ! Qu'on se le dise !


1. Il s’agit de l’orchestration par Maurice Ravel d’une œuvre pour piano de Modeste Moussorsky (N.d.C.E.)









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La Transvilladéenne (2) [ par André Macabet ]


Pour cette édition 2007, le parcours est né de l'imagination de Jean-Claude Fauque, Nicolas Joubert et André Macabet, un jour de collage d'enveloppes pour les convocations à l'assemblée générale du syndicat des vignerons.

Il s'agit chaque fois de trouver, sur un thème, un parcours en partie nouveau à faire dans un délai maximum de quatre heures. Il a prit forme au cours de différentes réunions de bureau du syndicat et est devenu définitif à l'occasion du renouvellement du président et autres membres. Après, il reste bien sûr à tester et valider le parcours, ce qui a été fait un samedi matin par Béatrix Cellier, Martine Fauque et André Macabet.

Il faut voir les difficultés, établir l'emplacement de la buvette, voir où il faut faire quelques aménagements pour faciliter la marche.

Nous avons effectué ce parcours en 2 h 35. Il nous faut tabler sur une heure de plus, minimum, pour être bons le jour J. Pour les aménagements, le débroussaillage, creuser des marches ou consolider un pont, c'est principalement Alain Monteil qui fait le travail. La buvette et son ravitaillement sont l'affaire de Bichon pour les achats.
Nicolas Joubert, Claude L'Homme, Alain Martin et Jonathan Fauque veilleront à ce que personne ne manque de rien. Pierre Arnaud n'était pas là contrairement à son jus de raisin très apprécié, offert au syndicat, pour apporter du sucre et du fruit à l'arrivée.

La marche est encadrée. À l'avant André Macabet. Béatrice et Pierre Cellier au centre. Hélène et Serge Abély, Aurélie Haupaix et Olivier Macabet forment l'arrière garde. Les membres du bureau du syndicat qui le peuvent se répartissent dans le flot des marcheurs.

Samedi 19 mai, huit heures. Toute le monde n'est pas encore arrivé (c'est pourtant l'heure annoncée) et nous partons finalement vers 8 h 25.

Environ 140 personnes participent à notre balade. Nous allons cette année en direction de la Girelle par les flans du Travers de Cassan, avec quelques détours par les terrasses cachées à l’arrière du Coustias. Il est très difficile de faire marcher tout ce monde à la même vitesse.
Il faut improviser des haltes pour permettre aux moins rapides de rester dans le groupe.

Il faut souligner cette année l'exploit d'un marcheur non-voyant qui a fait le parcours en totalité. Il a pu surmonter toutes les embuches des pierres qui roulent, des racines, des fossés et de la montée « maousse costaud », au dessus de La Girelle, qui a laissé à tous un bon souvenir.
Il faut dire que la buvette était très proche mais invisible. Une halte judicieusement placée a permis de regrouper tout le monde, et à chacun, même les plus lents, de se restaurer et boire.
Après l'étape de ravitaillement, les difficultés cessèrent. Il a suffit alors de se laisser aller pour redescendre par l'arrière des Autimagnes avec une vue magnifique sur les Baronnies, le Ventoux, les Dentelles, les vignes en coteaux, à nouveau la vallée de l'Aygues jusqu'à Suze, et même plus, notre village bien sûr !

Encore une brève halte sous un chêne, puis ça repart et ça se disperse. À midi pourtant, tout le monde est arrivé à la cave et a pu profiter de l’apéritif offert par les vignerons.

À l'année prochaine pour une balade très agréable ! (Il va falloir avoir d'autres idées pour un autre parcours). Merci à tous.







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La nuit de Bacchus [ par Jonathan Fauque ]

Le vendredi 22 juin, aura lieu la première manifestation organisée à l'initiative des jeunes agriculteurs du canton de Vaison-la-Romaine. Cette soirée permettra aux jeunes de promouvoir leurs produits, comme le vin et les fruits de la région.
Vous pourrez ainsi venir dès 19 h dans les fouilles romaines sous la place de la poste. La soirée commencera par une dégustation gratuite des vins des caves coopératives et particulières. Les stands seront tenus par les jeunes agriculteurs qui se feront un plaisir de vous commenter le fruit de leur travail. Vous trouverez également des jeunes producteurs de fruits, d'épeautre et de charcuterie, ce qui vous permettra de vous concocter un petit « encas romain ».
Le ton de la soirée sera donné par la troupe des troubadours de Provence composée de musiciens, d'acteurs, de danseurs et de cracheurs de feu.
Un petit bar improvisé ouvrira son comptoir en milieu de soirée et servira des cocktails à base de vin et de fruits.
L'entrée de cette « nuit des vins » vous coûtera seulement deux euros avec un verre offert pour les personnes souhaitant déguster. Les cocktails du bar vous seront proposés eux aussi à deux euros.
Cette soirée riche en découvertes se déroulera bien entendu sans débordement et dans le respect des codes de bonne conduite.
Nous vous espérons très nombreux à nos côtés pour cette soirée.







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Association du canal du Moulin [ par Jonathan Fauque ]
Horaires d'arrosage 2007

1ère section : les Bas Vernais, du samedi 16 h au dimanche 6 h.
2e section : de Mirabel au Sacrestan, du dimanche 6 h au dimanche 20 h.
3e section : du Sacrestan à Garagnon, du dimanche 20 h au lundi 8 h.
4e section : de Garagnon à Bertrand, du lundi 8 h au lundi 20 h.
5e section : de Bertrand à Arrighi, du lundi 20 h au mardi 8 h.
6e section : de Arrighi à Tardieu, du mardi 8 h au mardi 20 h.
7e section : de Tardieu au Rieu, du mardi 20 h au mercredi 16 h.
8e section : du Rieu à la Rouvière, du mercredi 16 h au jeudi 8 h.
9e section : de la Rouvière à Favier, du jeudi 8 h au jeudi 20 h.
10e section : de Favier à Clérand, du jeudi 20 h au vendredi 4 h.
11e section : de Clérand à Cellier, du vendredi 4 h au vendredi 16 h.
12e section : de Cellier à Tortel, du vendredi 16 h au samedi 8 h.
13e section : les Hauts Vernais, du samedi 8 h au samedi 16 h.

Ces horaires pourront être modifiés en cas de restriction, auquel cas vous seriez informés. En ce moment les lônes de Mirabel sont pratiquement taries, nul ne doit s'en étonner, la pluie fait défaut depuis quelques années. La prise d'eau à l’Aygues est en fonctionnement grâce à la diligence de la DDAF Drôme et de la MISE-Police de L'eau Drôme.

Nous vous transmettons leur recommandation d'économiser l'eau dans toute la mesure du possible. Bon arrosage !

Les vices-présidents :
Yvon Bertrand,
Claude Cellier,
Pierre Dieu.


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Gazette N°47 - 16 juillet 2007

Nuit de Bacchus [ par Aurélie Haupaix ]

Le vendredi 22 juin, les Jeunes agriculteurs du canton de Vaison la Romaine organisaient leur première Nuit de Bacchus sur le site des fouilles de la Villasse à Vaison.
Cette nuit faisait référence à l'époque romaine et à son dieu du vin.

Le site était organisé en deux parties.
La première était l'espace réservé aux producteurs pour la dégustation et la vente de vin. Près d'une quinzaine de caves particulières et coopératives étaient au rendez-vous avec une majorité de jeunes vignerons pour tenir les stands et faire déguster leur vin.

La cave des Vignerons de Villedieu et Buisson était présente avec des jeunes agriculteurs aux commandes : Olivier Macabet, Olivier Bertrand et Jonathan Fauque.

Ce contact direct entre producteur et consommateur a permis d'échanger de façon conviviale et chaleureuse sur la dégustation, les savoir-faire, les terroirs, etc. Cette soirée a été enrichissante en rencontres.

La deuxième partie, en bas du site, était l'occasion de découvrir des cocktails originaux, des mets romains (salade d'épeautre, sauté d'agneau, cochon de Sault, fromage, fruits de saison) et de valoriser les vins des producteurs. Un vrai régal !
Toute la soirée, la troupe musicale les Troubadours a assuré le show. Les enfants avaient les yeux qui scintillaient de bonheur.

La soirée s'est déroulée parfaitement bien avec plus de 900 visiteurs. Pour une première, c'est un succès.
Nous sommes repartis vers 1 h du matin avec des rencontres exceptionnelles plein la tête, des Alsaciens, des Belges, des jeunes Villadéens,…
Vivement l'année prochaine.


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Gazette N°48 - 14 août 2007

XVIe chapitre d’été de la confrérie [ par Jean Housset ]

L’histoire commence par une messe très spéciale dans l'église Saint-Michel de Villedieu, ancienne chapelle des Templiers, jouxtant le donjon de l'ancien château qui, maintenant, tient lieu de clocher. Une nombreuse assistance y avait pris place, bien sûr par curiosité, mais sans doute aussi pour vivre un moment d'émotion nous ralliant à l'infini du passé.

Il faut dire aussi que la participation du Chœur Européen, dirigé par Claude Poletti, allait donner à la cérémonie l'éclat exceptionnel auquel il nous a habitués. Des pages de description ne remplaceraient pas le pittoresque du vécu. Terminons cette phase par la sortie, lorsque s'élève sur le parvis de l'église un Coupo Santo, en provençal, bien sûr, composé par Frédéric Mistral qui le chanta pour la première fois le 30 juillet 1867 lors d'un banquet, en présence de la fameuse coupe offerte par la Catalogne aux Félibres. Ce chant populaire se termine expressément sans applaudissements. Et puis, nous passons à la seconde phase de l'événement.

La cérémonie se déroulait pour la première fois dans le jardin de l'église si proche. Les autorités de la vénérable confrérie sont prêtes. Le cérémonial public va commencer : l'intronisation de six chevaliers.
– Liliane Blanc, maire de Buisson,
– Mark Haskel, citoyen Américain, pour son implication dans Slow Food France,
– Philippe Martin, courtier en vin,
– Michel Muller, gérant de la salle des fêtes de Villedieu,
– Yvane Raffin, grande maîtresse de la Confrérie des louchiers,
– Pierre Rougon, directeur général de la cave de Beaumes-de-Venise et de la CICA de Beaune.

Ici commence l'intervention du Bobo Jazz Band, incontournable pour la programmation de tels moments festifs, et qui va ponctuer cette fois encore toutes les rubriques du soir.

Un à un, les postulants au titre de chevalier sont appelés en scène. Le recteur (Jean Dieu) expose brièvement les mérites qui motivent la présence de chacun d’entre eux. Le maître de cérémonie (André Macabet) leur fait jurer fidélité au vin de Villedieu. Après la réponse (forcément positive et commentée par le récipiendaire), un confrère tend un verre, évidemment plein, de la couleur choisie par l'impétrant. Il s'empresse de le boire avec délectation.

Profitons-en pour préciser qu'autrefois, le vin de messe était rouge. Mais un beau jour, on adopta et uniformisa le vin blanc pour éviter de tacher les tissus blancs de l'autel.

Troisième temps : l'apéritif pour tous, avec les crus locaux, évidemment, mais aussi les liquides divers pour ceux qui se réservent en vue du banquet qui approche. Les langues se délient. Les accolades se multiplient. Les Villadéens se mélangent à quantité d'amis de tous pays et quelques touristes ou passants sans doute, qui s'ajoutent à la liesse villageoise. Nous sommes bien en Provence, le climat est complice, and the living is easy chantait Gershwin.
Dernier temps, dans la nuit qui avance : c'est le banquet, non plus à la cave, comme avant (car son activité intense actuelle ne laisse plus assez de place pour les nombreux convives), mais à la salle des fêtes, neuve, vaste, confortable, rationnelle, où le Bobo Jazz Band, bien rodé pour cette circonstance, va faire monter la pression tandis que les plats se succèdent, qu'on oublie le solstice d'été déjà loin derrière nous, et que La Vigneronne, brillant de tous ses feux (plus de 35 médailles, cette année, dans les différents concours des vins), s'élance à nouveau vers l'avenir, avec un optimisme obligé.
La fête est finie. Le flot des voitures coule sous les grappes célestes déguisées en étoiles. Villedieu s'endort.


Un peu d’histoire

La Confrérie Saint-Vincent est née en 1600 dans l'église paroissiale de Villedieu. Elle a duré jusqu'à la Révolution qui la fit sombrer en 1793.

En 1989, elle se réveilla sous la houlette d'Yves Arnaud, Roland Blanc lui succéda, puis ce fut Jean Dieu, actuel président (pardon ! il faut dire recteur : ainsi le veut le rite).

C'est un livre ancien découvert aux archives départementales qui a permis le nouveau départ de la confrérie. En l'intégrant dans le livre de la confrérie actuel, on l'enrichit chaque année, à même époque, de la signature des nouveaux intronisés.
Dès 1600, les termes usités encore aujourd'hui, étaient de rigueur, à commencer par le Recteur. En ce temps-là, le prêtre de la paroisse était le secrétaire de la Confrérie. De nos jour, c'est un vigneron qu'on nomme Chambellan, qui tient cette fonction importante.
Il faut distinguer les confrères (actuellement au nombre de 26), qui portent le costume (très belle cape rouge, le grand béret assorti et la croix templière), qui sont tous des vignerons ou des employés de la cave La Vigneronne, et les chevaliers, intronisés pour leur personnalité et ayant une activité ou une notoriété plus ou moins en relation avec le vin.

La cave fut créée en 1939 par un petit groupe de vignerons, tant de Buisson que de Villedieu. Mais, les membres de la confrérie doivent être tous strictement de Villedieu.


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Gazette N°49 - 25 septembre 2007

Le chardonnay est encuvé [ par Armelle Dénéréaz ]

Jean Dieu, président de la Vigneronne, affiche son optimisme à la vue des premiers apports de chardonnay : « Après un été à la météo instable mais tout de même clémente, la vendange s’annonce plutôt bonne. En effet, les raisins sont sains et si le mistral continue, ce sera excellent. »
Depuis le 29 août, les viticulteurs ont commencé à récolter et ont déjà terminé le chardonnay. « Si le degré est en moyenne un peu inférieur, le raisin est d’excellente qualité ce qui permet d’augurer un bon millésime » explique Jean Dieu. La récolte d’environ 1 500 hl de ce vin sera proposée à la dégustation dès le troisième vendredi d’octobre lors d’une réception au caveau de La Vigneronne.
La récolte des viogner et merlot a eu lieu les 3 et 4 septembre et l’ouverture générale de la cave, le lundi 10 septembre.

Julie Marche remplace Emmanuelle Marandeau pour le temps d’un congé de maternité, tant dans les bureaux qu’à la vente au caveau. Gestionnaire administrative, commerciale et comptable, Julie est ravie de ce poste qui la change après sa formation en alternance dans l’automobile. L’époque des vendanges va être aussi pour elle très formatrice.


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Le chardonnay



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Gazette N°50 - 20 novembre 2007

Histoire de la machine à vendanger [ par Annette Jacob ]

L’auteur de ce texte est la fille de Daniel Durand fondateur de l’école de cirque Badaboum. Annette Jacob a pris sa retraite à Vinsobres après avoir travaillé de longues années pour le groupe FIAT dans le secteur des machines Braud.


Dès les années 70, sous la pression des marchés viticoles, les ingénieurs lancent des recherches pour construire des machines à récolter le raisin.
Après plusieurs années de développement et d'essais, en 1975, les cinq premiers prototypes sont confiés à des viticulteurs pour effectuer la vendange.
Là, commence l'épopée de la machine à vendanger et des bleues en particulier.
Entre 1976 et 1978, les bleues sont 127 et représentent 27 % du marché.
En 1979, l'expérience des ingénieurs leur permet de concevoir des machines bourrées d'astuces ainsi qu’un système de réception et de transport de la récolte révolutionnaire : les norias. Apparaissent aussi la correction de dévers qui peut aller jusqu'à 30 % et la séparation de l'enjambeur et de la tête de récolte qui préfigure la polyvalence des machines.
En 1980, 720 machines travaillent dans les vignobles français et une première médaille d'or est obtenue au SITEVI.
En 1982, les machines s'adaptent aux vignobles très serrés comme ceux du Médoc et de Bourgogne. La machine circule sur deux rangs et en récolte un seul.
En 1983, 2 000 machines travaillent en France et à l'étranger : Allemagne, Autriche, Italie, Espagne et Portugal.
En 1984, un grand groupe automobile devient partie prenante dans la machine à vendanger. Les machines deviennent polyvalentes et peuvent effectuer la pulvérisation, le rognage, la pré-taille en fonction de l'outil installé sur l'automoteur enjambeur.

Entre 1985 et 1987 plusieurs machines voient le jour. Elle sont soit tractées, soit automotrices mais toujours équipées de norias à paniers souples.
En 1988, une deuxième médaille d'or est obtenue pour un nouveau système de secouage révolutionnaire, le SDC (système à dynamisme contrôlé).
En 1989 une machine à châssis extensible est conçue.
En 1991, 5 000 machines ont été vendues dans le monde et la 5 000e effectue la récolte en Gironde.

À propos de la Gironde, une petite anecdote : mon mari et moi effectuons une petite virée dans le Médoc et, bien entendu, nous stoppons chez un viticulteur, bien décidés à goûter le vin et faire quelques réserves pour les fêtes à venir.
Mon mari, sournoisement, il faut le reconnaître, demande au viticulteur comment il effectue sa récolte, sous-entendu à la main ou à la machine. Le viticulteur nous jure ses grands dieux qu'il récolte à la main et ajoute même que dans la région, il y a très peu de machines.
Il ignorait bien sûr que je savais, à l'unité près, combien de machines se trouvaient dans son département. Puis il conduit mon mari à la cave de dégustation. Pour ma part, je décline l'invitation et comme j'éprouve le besoin de bouger un peu, je contourne un bâtiment et découvre une magnifique bleue.
Je reviens sur mes pas et retrouve mari et viticulteur.
Sournoisement également, je demande à celui-ci s'il est satisfait de sa SB64 et lui indique que je travaille dans l'usine qui les fabrique.
Le pauvre homme n'a plus osé me dire que le Médoc ne se récoltait qu'à la main.

En 1992, 6 000 machines ont été vendues dans le monde, 5 000 automotrices et 1 000 tractées. La 5 000e automotrice était vendue en France et la 1 000e tractée, en Allemagne.
En 1994, une nouvelle gamme de sept modèles, pour tous les types de vignobles, sort des usines.

Très peu de vignobles sont actuellement réfractaires à la machine à vendanger : ceux dont la pente excède 30 % et le vignoble champenois.

Plus de 37 000 machines fonctionnent dans le monde et sont utilisées également pour la récolte des fruits rouges (cassis, framboises), des olives (en Espagne et en Grèce) et du café (au Brésil).

Les machines sont envoyées dans le monde entier, partout où il y a de la vigne, entre autre en Californie, au Chili, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Israël, en Hongrie.

Surtout, lorsque vous aurez lu cet article, ne répétez pas que le Médoc est récolté à la machine !
Je n'oserais plus y mettre le nez.





Automotrice Braud 1975 – 1980



Tractée Braud 1981 – 1989



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Vendanges 2007 [ par Jean-Pierre Andrillat ]

Les apports de cette année ont été légèrement supérieurs à ceux de 2006. La récolte a été abondante dans toutes les catégories.
Le millésime 2007 restera sans aucun doute un grand millésime.
Les blancs sont de très belle tenue gustative, les rosés sont somptueux avec une très belle robe pastel et un fruit remarquable, les rouges sont à la fois ronds, gras, charpentés, fruités et de belle couleur. Dans tous les cas, les degrés sont élevés et le millésime sera exceptionnel.
La cave a obtenu la médaille d'argent au concours des vins primeur de Vaison pour son rosé 2007.


À propos de la chasse [ par Brigitte Rochas ]

La société de chasse de Villedieu regroupe un certain nombre d'adhérents connus de tous : les chasseurs villadéens.

Si pour quelques uns la chasse se pratique en solitaire, pour d'autres, c'est affaire de groupe ; en particulier lorsqu'il s'agit de grand gibier, la chasse se pratique en battue.

Comment se déroule une battue ?

Qu'elle soit aux sangliers, aux chevreuils ou aux renards, la battue respecte des règles précises ; elle est aussi travail d'équipe entre les chasseurs et leurs chiens.

Le chef de battue veille au bon déroulement de l'action, il reporte sur le carnet de battue le nombre de participants (sept minimum) et le numéro de leur permis. Il vérifie aussi que chacun porte un gilet et un couvre chef très colorés pour éviter les confusions, souvent sources d'accidents. Le terrain de chasse est balisé par des panneaux portant l'inscription « attention battue en cours », là encore pour prévenir des risques encourus si l'on s'aventure dans cet espace.

Après ces préliminaires, place à la battue...

Les chasseurs se dispersent pour « faire le pied », autrement dit pour repérer les traces. Bien que passionnante, cette recherche est pénible : il faut marcher dans la terre meuble, quelques fois collante. Le plaisir du petit déjeuner, pris ensemble, réconforte les corps et sert aussi à faire le point sur les découvertes de chacun.

Alors les chiens sont lâchés ; leurs aboiements informent les chasseurs du déplacement du gibier.
Les hommes postés sur les passages généralement fréquentés par les animaux sauvages attendent le bon moment pour faire feu !
Si tout va bien pour les chasseurs, la bête traquée voit sa course interrompue par un tir efficace. Mais ce n'est pas toujours le cas : parfois elle entraîne les chiens dans une course qui peut durer des heures et s'avérer dangereuse pour les poursuivants. Si elle se sent acculée dans un espace dont elle ne peut sortir, la bête décide de charger ; ses boutoirs1 infligent aux chiens des blessures qui peuvent être fatales.
Le gibier une fois sorti de l'endroit où il a été abattu doit être dépecé, et là, c'est au plus expérimenté qu’en revient la tâche ! À ce moment-là commence la deuxième mi-temps.

Plus tard le gibier cuisiné sera l'objet d'un repas qui réunira les chasseurs et leur permettra de partager à nouveau les moments forts de cette journée.


1. Boutoirs : canines inférieures du sanglier.


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Gazette N°51 - 25 décembre 2007

Dégustation de Noël à la Vigneronne [ par Armelle Dénéréaz ]

La neige soudaine et fugace n'a heureusement pas empêché tous les Villadéens et les Buissonnais de venir déguster les vins nouveaux que la cave présentait ce jour là.

La surprise fut d'autant plus grande que ceux qui ont bravé la neige ont eu le grand plaisir de découvrir les soubassements de la cave jusqu'à ce jour fermés au public.
Trois grandes travées occupées par les barriques en chêne étaient garnies de tables et de bancs permettant la dégustation du nouveau millésime.

A la croisée de ces travées un bel espace était aménagé pour la musique sans oublier le stand de la pâtisserie Sube chargé de mets les plus fameux les uns que les autres et à l'autre bout celui de la Belle Pernef abondamment garni de bourriches d'huîtres directement arrivées de Bretagne.
Les murs lie-de-vin un peu délavé, mais quoi de plus normal en un tel lieu, étaient décorés au pochoir pour souhaiter à chacun Joyeux Noël.
Le décor ainsi planté, les invités se sont succédé et ont petit à petit envahi l'espace. Une ambiance de cave finalement, là même où le vin s'élève, vieillit ou tout simplement vit.

Se trouver au coeur même de l'évènement, que demander de plus pour une dégustation ? De l'avis de tous, l'idée était géniale et on ne peut que féliciter ceux qui l'ont eue et mise en œuvre.
Non seulement les vins étaient bons, délicieusement accompagnés de petits pains et d'immenses plateaux de charcuterie et de fromages servis par un personnel encapuchonné en Père Noël. Chacun s'est ensuite procuré huîtres, foies gras ou autres gourmandises et s'est installé dans l'espace repas tout en devisant sur la qualité du millésime et d'autres sujets d'actualité.
N'oublions pas la musique toujours présente lors de tels évènements à la Vigneronne et tout bonnement les couples se sont formés et ont esquissé quelques valses entre tonneaux et barriques, bouteilles et guirlandes.
Un bon moment qui en inspire d'autres à venir : « et pourquoi pas faire le réveillon ici ? et pourquoi pas un club de jazz ?… et pourquoi pas ?. » Entendait-on de ci delà. Enfin on s'est bien régalé et parions que ce nouvel espace donnera lieu à de nouvelles fêtes et manifestations.









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Les bouchers à l’honneur [ par Armelle Dénéréaz ]

La Vénérable Confrérie Saint-Vincent de Villedieu vient de tenir un chapître exceptionnel dans les locaux de la cave transformés pour l'occasion en salle de réception.

Pour la deuxième année consécutive en effet, ce chapître, dit professionnel, saluait la Maison Bigard. Cette société, première boucherie de France, maintient des rapports très privilégiés avec la Vigneronne. « Grâce au dynamisme et à la générosité de ses membres, qui ont organisé cette manifestation, nous sommes heureux de pouvoir accueillir à nouveau cette année cinq personnes en notre confrérie » précise Jean Dieu, le recteur.
Après avoir procédé aux rites d'usage, il accueille le premier impétrant en la personne de Claude Alexis Roumette. Ce boucher d'Orange, qui a repris l'affaire familiale, mérite tout naturellement de devenir chevalier de la Vénérable Confrérie de part ses qualités professionnelles, son engagement dans le métier et son titre de Compagnon du Goût.

André Bramand, tient pour sa part une boucherie à Fontvieille, après avoir passé sa jeunesse dans le canton de Vaison. Pour sa passion du métier qu'il partage avec ses confrères et son chauvinisme à l'égard des Côtes du Rhône, il peut devenir lui aussi chevalier.
Vint ensuite le tour de Marc-Pierre Micoulez. Originaire de Lyon, ce boucher s'installe à Avignon au Bœuf qui Rit, après un parcours très riche et notamment après avoir tenu un restaurant dans lequel il vendait beaucoup de vin de Provence et des Côtes du Rhône.
C'est ensuite Jean-Pierre Andrillat, grand Chambellan, qui mit à l'honneur son ami Éric Daniel, lui aussi boucher, qu'il présente avec humour comme un bon épicurien, « grand amateur des bons vins de notre pays ».
Pour terminer ce chapître, c'est alors au tour de Claude Escoffier de recevoir les honneurs.

Après un parcours professionnel riche et varié, il installe à Eyrargues une boucherie-charcuterie et plus tard un super-marché Coccinelle. Ses qualités tant professionnelles qu'humaines et son amour pour le vin de terroir lui font mériter le titre de chevalier.
Après la Coupo Santo de rigueur, les nouveaux chevaliers et tous les convives ont fait joyeuses ripailles arrosées avec modération des bons vins de Villedieu-Buisson.


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