Éphéméride : 2009, printemps...

Gazette N°60 - 30 avril 2009
   - Le père Jean Hilaire
   - Vescovato, un village humain
   - Buisson
         • Inauguration de la nouvelle mairie
   - Le Palis
         • Le Palisson est ouvert
   - Une idée pour comprendre son chat et ...
   - Randonnée autour de Puyméras
   - Le billet

Le père Jean Hilaire [ par Paulette Mathieu ]

Il fut notre dernier curé résidant, puisque le père Doumas, qui habite actuellement au presbytère, est un prêtre retraité, mis à la disposition du diocèse pour aider le secteur de Vaison.

Le père Jean Hilaire, qui aimait à se faire appeler « frère Jean », a donc été curé de Villedieu après le départ du père Bréhier, de 1993 à 1999, année où il devint curé de Courthézon. Il y prit sa retraite et y habita encore quelque temps avant de partir à la villa Béthanie, maison de retraite des prêtres du diocèse, où résidaient déjà son frère Georges et sa soeur Lucie. Là, on lui confia encore bien des missions : aumônier de maisons de retraite, il s’occupa aussi de divers mouvements et célébra des messes dans certaines paroisses. Il assura aussi des confessions, par exemple à la Sainte-Baume, pour les fêtes.

Pendant qu’il était curé de Villedieu, il a eu aussi, tour à tour, suivant les circonstances, la responsabilité de Sablet, Séguret, Puyméras, Faucon, Saint-Romain, Buisson, Roaix. Il était le huitième enfant d’une famille de onze (dont trois prêtres), quatre sont encore vivants.

Ses obsèques ont été célébrées à l’église Saint-Ruf à Avignon, le mardi 17 mars. Il a été inhumé à Grillon dont est originaire sa famille. L’avis de ses funérailles a été affiché le lundi au bureau de tabac et à l’épicerie, mais peu de personnes ont pu le voir, c’est pourquoi nous tenions à informer les Villadéens du décès de celui qui a partagé pendant six ans la vie de notre village.


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Vescovato, un village humain [ par Yvanne et Majo Raffin ]

Vescovato est une commune de la Casina située au nord-est de la Corse. Je pourrais dire que c’est une des plus belles régions de Corse, mais l’île de Beauté a une particularité : ses régions sont toutes plus belles que les autres.
Le coeur du village est caractéristique de l’île, les maisons sont imbriquées les unes dans les autres, les toits sont recouverts de lauze gris bleu. La mer et la montagne sont proches.
La visite y est fort agréable surtout si vous faites la connaissance de M. Compareti qui est un guide passionné, amoureux de son village. Il collectionne tous les objets anciens qui relatent les histoires d’antan et vous fait visiter gratuitement le musée qui les renferme.
Il conte avec passion le passé des maisons, de l’église, un clin d’oeil sur sa demeure ; ses oncles, ses tantes y sont peints en trompe-l’oeil, un homme d’église et un fringant militaire surveillent attentivement les allées et venues des visiteurs. Une inscription au fronton d’un bâtiment évoque aussi l’ancienne « gendarmerie impériale ».
M. Compareti vous parlera surtout de l’association a cunfraterna di Santa Croce. La Confrérie de la Sainte-Croix fut établie avant l’an 1500, elle fut supprimée par la loi du 16 août 1792 ; elle se reformera après le Concordat. Elle participe aux principales cérémonies religieuses de la paroisse, la Corse est une région où les processions sont nombreuses suivies par une foule très recueillie. Pour moi, la particularité la plus intéressante des actions de la confrérie, est que, moyennant le versement d’une somme de 25 euros par an, les habitants de Vescovato sont dignement « enterrés ». Seules quelques familles fortunées versent leur cotisation et prennent en charge leurs frais d’enterrement, leur versement contribue à ensevelir les familles les plus démunies.





Quelle est cette protubérance sur le toit d’une maison de Vescovato ?



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BUISSON

Inauguration de la nouvelle mairie [ par Claude Bériot ]

Liliane Blanc, maire de Buisson, recevait samedi 4 avril Claude Haut, président du conseil général de Vaucluse, Jean-Pierre Lambertin, vice-président, Marie-Gabrielle Philippe, sous-préfet et Pierre Meffre conseiller régional représentant la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des maires et des conseillers municipaux des environs ainsi qu’un grand nombre de Buissonnais étaient également présents pour l’inauguration de la nouvelle mairie.

La visite a fait découvrir un ensemble de bureaux, des salles pour les conseils et les associations, d’une bibliothèque et de deux appartements sociaux.
Liliane Blanc a exposé les travaux réalisés et les aides apportées par l’État, le département et la région, qui comptent poursuivre leurs interventions, même en cette période difficile, pour permettre le développement en équipements publics et culturels de la commune.
« C’est un développement très important pour la vie des Buissonnais dont le nombre a doublé en quelques années et atteint aujourd’hui 300 habitants. Le village est très bien restauré, j’espère que la commune continuera d’attirer du monde et je félicite tous ceux qui ont participé à cette opération » a déclaré Claude Haut.





Jean-Pierre Lambertin, Claude Haut,
Marie-Gabrielle philippe, Liliane Blanc,
Pierre Meffre et Jean Housset




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LE PALIS

Le Palisson est ouvert [ par Jean Marie Dusuzeau ]

C’est la veille de Pâques que Pascal Guiberteau a repris sa veste blanche pour préparer les salades composées et faire frire les pommes de terre fraîches qui commencent à être réputées dans le nord du Vaucluse et le sud de la Drôme.

Il propose désormais des demiportions, à moitié prix, qui permettent de déguster deux plats mais de manger cependant à satiété.
Figure à la carte des vins, en plus des flacons déjà inscrits, un Petit Scarabé venu de Rasteau.

L’accueil est toujours aussi chaleureux même à point d’heure (tous les jours, midi et soir).

Le Palisson s’était équipé contre la pluie, il l’est maintenant contre la bise.







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Une idée pour comprendre son chat et faire de l'agriculture bio... [ par Jean-Pierre Rogel ]

Le 12 février dernier, on célébrait le bicentenaire de la naissance du grand naturaliste anglais Charles Darwin, le père de la théorie l’évolution. Cet automne, on fêtera le 150e anniversaire de la publication de son oeuvre fondatrice, l’évolution des espèces. On peut dire : « C’est bien vieux tout cela, et loin de nos réalités. En quoi cela nous concerne-t-il ? ».
J’ai tendance à penser que l’évolution par sélection naturelle est plus proche de nos vies qu’on pourrait le croire. C’est une idée qui concerne la manière dont nous agissions sur notre environnement, chaque jour. Elle concerne l’agriculture, la foresterie, l’occupation du territoire, notre place dans une nature que nous modifions à chaque instant. La « petite idée géniale » émise par Darwin a bouleversé la société – notamment parce qu’elle s’opposait à l’idée que Dieu avait créé une bonne fois pour toutes les espèces, et qu’elles étaient immuables. Darwin a montré que les espèces évoluent sous l’influence d’un mécanisme appelé sélection naturelle. Il a montré que toutes les espèces, y compris la nôtre, ont des ancêtres et que nous partageons des caractères communs avec ces espèces.
Alors, à quoi sert Darwin aujourd’hui ? On m’a récemment demandé de répondre à cette question devant un groupe de jeunes de 16 et 17 ans. Gros défi ! J’ai d’abord tenté de dépoussiérer l’image du vieil homme à la longue barbe blanche. En fait, la grande période productive de Darwin est sa jeunesse, de 20 à 35 ans. C’est un aventurier, une sorte de Tintin de la science, plein d’idées et audacieux.
Je leur ai donc raconté la jeunesse d’un garçon indiscipliné que son père ne jugeait bon qu’à courir « après les rats et les lièvres armé d’un fusil ». Puis le voyage à bord d’un navire autour du monde, le Beagle, initialement pour servir de compagnon à un capitaine irascible, un noble, alors que lui venait d’un milieu assez modeste ; puis la découverte par le jeune Charles, à 23 ans, du monde grouillant des tropiques ; ses aventures dans la pampa argentine avec les gauchos ; les tortues et les pinsons des îles Galapagos, suscitant les premiers doutes du naturaliste sur le fait que les espèces aient été créées immuables. Enfin, au retour de ce périple, la vie active d’un savant de cette époque qui choisit de se réfugier à la campagne et publie tardivement son oeuvre maîtresse, son pavé dans la mare, L‘Origine des espèces.
Comme personne ne baillait dans l’assistance, j’ai ensuite abordé le coeur de la théorie avec quelques exemples. J’ai tenté d’expliquer quelques dimensions cachées, en particulier que cette théorie ne se réduit pas à « la survie du plus fort » et que la sélection est aveugle, sans but précis. J’ai conclu en renvoyant à mon auditoire la question du début : « À quoi pensez-vous que sert Darwin aujourd’hui ? ».
Et c’est là que j’ai constaté que Darwin ne laisse personne indifférent. Les interventions ont fusé. Certains ont évoqué les différences des hommes avec les chimpanzés, ce que cela signifie pour nous, les humains. D’autres, la crise mondiale de la biodiversité, et ce que le monde serait sans les baleines, par exemple. Nous avons aussi discuté de la nécessité de distinguer entre les espèces pour gérer correctement les réserves de poissons ou pour pratiquer une agriculture qui respecte les processus naturels.
Quelqu’un a lancé la discussion sur la domestication des chats. Un grand garçon frisé a fait remarquer que si l’on se fie à certains de leurs comportements, nos chats sont encore des animaux sauvages, des parents des lions et des tigres. « Moi, l’évolution, cela me permet de mieux comprendre mon chat », a-t-il lancé.
Nous avons aussi parlé des grippes et des otites chez les bébés. « On leur administre des antibiotiques, mais ensuite, il se crée une résistance des bactéries aux antibiotiques. C’est un mécanisme évolutif, et il faut en tenir compte quand on traite les gens avec des antibiotiques ». Bien vu ! Comme Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, mes interlocuteurs faisaient du darwinisme sans le savoir. Alors, Darwin est-il dépassé ? Pas du tout ! La théorie de l’évolution, ça sert à mieux comprendre son chat, à combattre les infections, et à faire de l’agriculture biologique.
Ce n’est pas moi qui le dit, ce sont des jeunes d’aujourd’hui.





Felinus mélunus (chat de Birmanie)



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Randonnée autour de Puyméras [ par Aline Marcellin ]

Pour la troisième année consécutive, le comité des fêtes de Puyméras et de nombreux bénévoles ont organisé la randonnée festive du 19 avril, autour du village Le succès a été grand puisque 600 personnes ont participé à cette marche


Graziella Barre et moi prenons le café vers huit heures chez « Zizi », le bistroquet notoire de Puyméras, puis nous dirigeons vers le lieu du départ de la randonnée où un groupe d’une cinquantaine de personnes se forme. Nous voilà donc partis, d’humeur joyeuse sur les petits sentiers en direction de Piégon, accompagnés par trois guides. Le paysage est superbe, la campagne verdoyante et très vite les conversations se lient entre randonneurs. À Piégon, une petite halte devant la superbe sculpture taillée dans le safre nommée La belle vendangeuse permet un premier ravitaillement.
Un petit détour par le cimetière nous fait découvrir une curiosité : un cade, « vieux de 900 ans » nous dit-on, au tronc énorme, classé du fait de la rareté d’un tel gigantisme. Puis nous longeons le très beau domaine Giniès qui pratique la viticulture biologique pour nous diriger vers la Montagne des Géants où se trouvent encore quelques vestiges d’un hameau dont une petite chapelle appartenant à un domaine privé. Arrivé au point culminant de la randonnée, nous distinguons à l’horizon, les villages du Crestet, Saint-Romain et Puyméras.
Le point de vue est sublime. Dommage qu’il y ait un manquant au rendez-vous : le soleil, qui depuis le début s’amuse, insolent, à jouer à cache-cache avec nous, mais pas d’orage en vue, c’est là l’essentiel.
Nous avalons les kilomètres, mais la fatigue commence à se faire sentir pour certains, il faut dire que les quinze kilomètres annoncés au départ sont déjà largement dépassés puisque lorsque nous arrivons enfin chez M. Boyer les compteurs affichent dix-huit kilomètres. Notre hôte, paysagiste de renom nous reçoit pour un petit en-cas au fromage. Il offre à chacun d’entre nous soit un plan de lavande soit un plant de thym. Nous sommes très touchés de cette délicate attention.
Une ultime montée et nous voilà arrivés sur les hauteurs de Puyméras. La fin de la ronde. Nous faisons étape au Girocèdre où nous sommes accueillis à bras ouverts. Nous sommes ravis de pouvoir nous détendre assis devant une marquisette et des saucisses grillées dans ce cadre de verdure, ce havre de paix qui invite à la flânerie. Ensuite une dernière étape aux ateliers de Luce où nous découvrons, verre de sangria à la main, la jolie boutique de créations, objets « déco », bijoux fantaisie, vêtements qui propose, en saison, des menus « sympa ».
Voilà que me dirigeant vers la voiture, Graziella m’interpelle. J’avais oublié qu’un plateau-repas nous attendait encore, au stade. Cette journée était réussie grâce à l’organisation sans faille d’un parcours judicieusement choisi, d’haltes permettant la dégustation de produits du terroir. Les animateurs compétents et agréables du comité des fêtes, les commerçants et les artisans ont donné de leur personne pour nous accueillir.
J’ai eu à cette occasion beaucoup de plaisir aussi à revoir les gens de mon village, Mérindol et ceux de Puyméras et Faucon dont certains que je n’avais pas revu depuis quarante ans.
C’était un vrai bonheur.


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Le billet

Il est question de nouveau de provençal, de patois, de français et même de « franglais » (pauvre Jeanne d’Arc) de « texto », de verlan et de sabir dans ce numéro de La Gazette. Le sujet est traité en provençal et sera publié en français dans la prochaine édition.
La distinction entre « parlé » et « écrit » n’est pas indifférente au comité de notre publication.

Il y est aussi beaucoup question d’arbres : des platanes dont on doit rogner les racines afin de restaurer L’Échiquier géant de la place, de platanes fraîchement plantés au stade, mais aussi d’arbres et d’arbustes abattus le long du Rieu pour permettre d’accéder aux cavernes dans le projet de rétablir l’adduction de l’eau de Saint-Laurent aux fontaines.

L’histoire d’eau, contée en peu de mots, est illustrée par de nombreuses photos comme la neige de Molines en Queyras, comme aussi le vingtième anniversaire du commencement de l’histoire du cirque Badaboum crée par Anne-Marie et Daniel Durand.

Ce numéro comprend 21 articles signés par 15 rédacteurs différents mais présente aussi plus de 100 vues, toutes originales, prises par une quinzaine de photographes différents. On écrit pour La Gazette, mais l’on photographie aussi pour elle.

Citons particulièrement les images des têtards et du couple de salamandre saisies grâce à la patience et l’adresse de Brigitte Rochas. Ces animaux sont rares et ne se montrent pas souvent.

Citons aussi les vues de l’intérieur des cavernes dont l’auteur, acrobate, veut rester anonyme. Elles donnent, en un coup d’oeil, l’idée du travail de romain accompli par les anciens du village pour recueillir l’eau et aussi celle de l’importance des dégats provoqués par les mouvements du lit du Rieu, invisibles à la surface.

Citons enfin le « regard qui nous scrute du fond du regard de la caverne ». Cette image de la première page, répétée à la huitième et à la dix-neuvième page a été choisie pour symbole de ce numéro qui expose le regard que ses rédacteurs (toujours lecteurs) posent sur ses lecteurs (souvent rédacteurs).
Mais la caverne ?

La Gazette 60 témoigne aussi comme d’autres, par l’image et l’écrit, que ses lecteurs vont au ski, visitent la Corse, jugent Carmentran, randonnent, jouent la comédie, travaillent, élaborent des produits de qualité, observent la nature et s’en préoccupent, jouent et font la fête.

Pour compléter l’illustration de ce numéro, nous publions dans cette rubrique du Billet, la photo d’une nouvelle « recrue » du comité éditorial.
Cairanne d’Arbaumont a vécu à Buisson et s’est installée récemment à Villedieu.





Cairanne d’Arbaumont



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