Connaissons-nous notre village ? : Nos platanes | |
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Gazette N°5 - 1 juillet 2001 Le platane Le platane entre la fontaine et le bar est malade. Presque tout le monde le sait maintenant et chacun a son opinion sur la question. Un expert M. Francis Maire a rendu un rapport. Une branche est porteuse dun champignon appelé le phéllin. Cette maladie du platane nest pas contagieuse et ne peut être soignée. Lexpert a dit quil y avait un risque que la branche tombe cest pourquoi elle a été élaguée et quun câble a été posé (par Gilles et Maxime) pour la soutenir. Lexpert préconise larrachage du platane. Le Conseil doit voir à lautomne ce que lon fait. Platane malade ?!! Il a été dit cela au Conseil Municipal auquel jai assisté : le platane en face du bar serait malade et son état nécessite lavis dun expert (?), comme telle maladie qui dépasse le généraliste qui envoie son patient chez le spécialiste. La terreur des platanes, cest le champignon américain qui les terrasse en moins dannées quon na de doigts à une main. Cela notre expert il le sait, dautres aussi, et notre platane peut-être si on lui laisse le temps davoir des feuilles jaunes riquiqui, du bois sec et violet, et surtout lair de crever sur place. Apparemment et surtout sûrement notre platane doit avoir une double vie, car il a de très belles feuilles vertes comme ses voisins et une grosse branche bien pourrie avec aussi de très belles feuilles vertes et des branches bien poussantes comme tous les platanes pourris de Provence. Alors de grâce, Messieurs les experts, laissez tranquilles les platanes de Villedieu, car ils nont pas le champignon américain, ils feront de l ombre à ceux qui le souhaitent, et surtout nettoyez vos outils avant de couper des branches aux platanes, car la contamination se fait uniquement par le transport de la sciure dun arbre malade à un arbre sain, chez les platanes. Pour les ormeaux pas de chance, cétait le vent qui contaminait les arbres par le transport des spores qui étaient si légères . Les premiers platanes touchés furent ceux de Marseille, par les bois des caisses de munitions lors du débarquement américain en Provence. Le bois de ces caisses était en platane dAmérique, qui lui était résistant au champignon. Le platane de Provence, de France et de Navarre est un hybride du Platane dOrient et du Platane dOccident (Amérique du nord). Heureusement il y a beaucoup dautres champignons, comme celui de la pourriture qui ne sont pas mortels pour les platanes. Pour conclure, et sans être un expert en platanalogie, le platane de Villedieu nest pas malade et mérite tous nos soins et nos remerciements pour lombre quil nous procure ! ![]() ![]() |
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Gazette N°16 - 14 mars 2003
Elagage
Comme chaque année les platanes de la place du village ont eu droit à un grand élagage.
Pourr des mesures légales de sécurité, l’employé municipal qui en était chargé jusqu’à présent ne peut plus effectuer cette tâche. Cette mission a donc été confiée à une entreprise spécialisée et compétente. Ce sont effectivement des compétences très précises que requiert ce travail. Particulièrement cette année où un diagnostic sérieux était nécessaire. Le platane malade au coin sud de la place a ainsi été amputé de la branche atteinte d’un champignon destructeur : le phélin, champignon qui se développe dans le bois et colonise les charpentières (grosses branches de l’arbre) et en dessèche peu à peu les extrémités. Cette maladie irréversible condamne l’arbre à plus ou moins long terme. La branche a donc été supprimée pour éviter un accident car elle menaçait de tomber prochainement. "La fissure constatée par Gilles, l’an dernier, s’était élargie preuve de la menace imminente" explique Monsieur Cerdan, l’élagueur. De bon conseil, il a procédé à ce diagnostic et avisé la mairie de Villedieu quant aux décisions à prendre pour le fameux platane. Mais soyons rassurés ce platane n’est pas encore mort et peut encore faire de l’ombre. La question est néanmoins posée : faut-il envisager son remplacement prochain étant donné que tôt ou tard cet arbre est condamné ou le conserver tout en l’amputant régulièrement ? Le Conseil municipal avisera. En moins de trois jours, Florent Cerdan et son stagiaire, exercés à la haute voltige, ont rendu à la place, grâce à une taille architecturée en tonnelle, le soleil et le bleu du ciel. Armelle Dénéréaz
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![]() Elagage des platanes ![]() Cliquez sur les photos pour les agrandir et en voir plus |
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Gazette N°27 - 15 septembre 2004
Les géants de la place
Sur la place du village, cinq platanes majestueux assurent de l’ombre à 300 personnes, les jours de fête pendant l’été. Cinq arbres magnifiques, étendant leurs branches horizontalement, suffisent pour faire une voûte végétale et nous mettre à l’abri des morsures du soleil.
Personne n’ose imaginer ce que serait la place du village sans ces vaillants platanes. Qu’un seul disparaisse, frappé par une maladie foudroyante, et ce serait une catastrophe. D’où l’inquiétude ressentie par les Villadéens, il y a quelques années, lorsque le platane en face du Café a commencé à donner des signes de faiblesse. On s’en souvient, il a fallu élaguer, soutenir par un câble puis couper une de ses trois branches principales. Où en sommes-nous à l’été 2004 ? Selon le rapport rendu en 2001 par un expert, Francis Maire, à la demande du conseil municipal, le platane du café est malade. Il est atteint par un champignon appelé "le phélin", qui s’attaque aux branches charpentières. La maladie n’est pas contagieuse, mais elle ne peut être soignée. « Il n’existe pas de traitement connu », explique Florent Cerdan, l’horticulteur de Puyméras chargé de tailler les arbres de la place. « En fait, le champignon n’est pas reconnu par le platane, qui ne met pas en place les réponses appropriées à l’envahisseur. Les branches charpentières restantes sont atteintes, elles s’affaiblissent. Bientôt, il faudra les couper, ou bien elles risquent de se casser ». Dans quel délai ? Florent Cerdan ne se risque pas à prédire dans combien de temps cela se passera, mais il préconise l’abattage du platane, car la situation est sans issue et risque de présenter un danger pour le public. Francis Maire avait lui aussi préconisé l’abattage. « On pourrait, à terme, le remplacer par un autre platane qu’on élèverait et qu’on éduquerait en pépinière spécifiquement pour cet endroit, de telle façon qu’il serait déjà de bonne taille et donnerait de l’ombre dès l’année de sa mise en terre », propose Laurent Cerdan. Il souligne que les arbres ne sont pas éternels et qu’il vaut peut-être mieux prévoir leur remplacement, un par un, lorsqu’ils ont une telle valeur pour la communauté. Quant aux quatre autres platanes, ils semblent en bon état selon les experts. Ils ont su profiter de la proximité de la fontaine et des fuites d’eau en sous-sol. Celui qui est en face de la mairie suscite toutefois des inquiétudes. Il fait moins de feuilles que les autres et a de plus petites branches, peu vigoureuses. Un « déficit mécanique » qui, selon Florent Cerdan, pourrait être dû au fait que d’anciennes plaies ont été bouchées avec du ciment (on voit en effet deux « remplissages » de ce type à la base de l’arbre). Il préconise aussi de le remplacer, mais reconnaît qu’il n’y a pas d’urgence. La bonne nouvelle, c’est qu’ils ne sont pas atteints de la fameuse maladie du chancre coloré, un champignon qui entre par les racines et les plaies, et oblige à l’abattage systématique car il est contagieux et mortel pour l’arbre. Cette maladie aurait été historiquement introduite par les caisses de bois amenées par l’armée américaine lors de la seconde guerre mondiale. Elle a décimé des régions entières de la Provence, les plus proches de nous étant Malaucène et Orange, où la maladie est actuellement considérée comme maîtrisée. En 2006, on devrait mettre sur le marché un hybride résistant au chancre coloré, mais d’ici là, la vigilance s’impose : désinfection des outils, surveillance. C’est le prix à payer pour continuer à profiter des bienfaits des géants de la place. Des géants qui, au passage, ont probablement plus de 100 ans, mais dont on ne connaît pas l’âge précis. Sur le calendrier 2001, dédié à notre centenaire Clémentine Joubert, ils apparaissent tous les cinq sur d’anciennes photos datant apparemment des années 1900 à 1920. De par sa taille imposante, celui en face du café semble plus vieux que les autres. S’il avait déjà une trentaine d’années, il aurait au moins 120 ans aujourd’hui. Curieusement, les platanes, qui font partie intégrante de la culture du Midi, ne sont pas originaires de cette région. Ils ont été importés au 17° siècle en provenance de Turquie, via l’Italie, en tant qu’arbres d’ornement et ne se sont pas vraiment répandus dans les villages avant 1800. Le platane que nous connaissons aujourd’hui est un hybride de la variété asiatique, qui s’était répandue jusqu’en Turquie, et d’une autre variété venue d’Amérique du Nord. Quoiqu’il en soit, ces arbres robustes, résistant au stress, procurant une ombre soutenue grâce à leurs larges feuilles, font partie intégrante de notre patrimoine. Déjà, il a fallu en abattre beaucoup dans les rues du village pour faire place aux rubans asphaltés et aux autos. Les cinq géants qui restent sur la place valent bien qu’on les respecte (de grâce, plus de clous plantés dans les troncs !), qu’on les bichonne, et qu’on s’inquiète de leur avenir. Jean-Pierre Rogel
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Gazette N°60 - 30 avril 2009
Histoire de platanes
Il était une fois aux États-Unis d’Amérique des industriels qui fabriquaient du papier avec du bois de platane. Malheureusement de nombreux spécimens de cet arbre étaient atteints du chancre coloré, maladie qui les fait dépérir et en rend le bois impropre à la confection du papier. Un chercheur de ce pays eut l’idée de croiser diverses variétés de cette essence jusqu’à obtenir un nouvel arbre qui lui aussi était sensible au chancre coloré, qui lui aussi en mourrait, mais dont le bois permettait, malgré tout, d’alimenter l’industrie.
Il était une autre fois en France, pays qui depuis le dix-neuvième siècle a planté des platanes le long des routes, des avenues et sur les places de nombre de ses cités, un savant travaillant à l’Institut national de la recherche agronomique à Montpellier qui eut connaissance des travaux de son collègue américain. Même s’il avait constaté que, depuis les années cinquante, l’on déboisait les bords des routes pour diverses raisons, il savait que le plus grand ennemi du platane est le chancre coloré dont on dit qu’il s’est répandu à partir de la Provence après le débarquement de 1944. Ce serait le bois des caisses de munitions, apportées sur le sol européen par les troupes américaines qui aurait introduit la maladie très contagieuse. Le savant français rendit visite au savant américain, désormais à la retraite, qui lui ouvrit tout ses dossiers. Avec le soutien d’un pépiniériste d’Avignon, André Vigouroux, le savant de l’I.N.R.A. partit chercher des graines dans les pays où cette espèce est autochtone, en particulier en Inde. À force de croisement, d’inoculation du champignon sous l’écorce des troncs et dans les racines d’arbre de deux ans, à force d’élimination des sujets atteints et de sélection des sujets résistants, il réussit à mettre au point une variété de platane qui résiste au chancre coloré. Il était une autre fois encore, à Villedieu, des conseillers municipaux qui, sensibles au dépérissement d’un des arbres ornant la place du village (Il est atteint du phélin, maladie heureusement non contagieuse), eurent l’idée d’offrir deux platanes issus de la lignée mise au point par André Vigouroux. Ils les ont plantés au stade, le vendredi 10 avril, avec l’aide d’André Macabet. C’est aussi pour eux une façon de renouveler le geste accompli par les conseillers municipaux élus en 1977 ; Ils avaient offert à la commune les pins qui bordent la route de Roaix à la sortie du village. Jean Marie Dusuzeau
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![]() André Macabet creuse Cliquez sur la photo pour l'agrandir et en voir plus |
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Gazette N°61 - 28 juin 2009
Les oliviers du village [ par Brigitte Rochas ]
En arrivant à Villedieu par la route de Vaison, quelque chose a attiré mon regard : les oliviers qui jouxtent le monument aux morts venaient d'être taillés. Ces beaux arbres pourtant offraient tous une silhouette différente, pourquoi ?
Afin de comprendre, je m'adressais donc directement aux villadéens ; voici ce que j'en ai retenu : la taille des oliviers était l'œuvre de différents auteurs, ceci suite à une décision prise en conseil municipal. Les conseillers municipaux oléiculteurs, Pierre Arnaud, Guillaume Portugues et Rolland Fontana prendraient en charge ce travail que Maxime Roux avait assuré pendant plusieurs décennies. Julien Moinault et Daniel Monteil les ont aidés à tenir leur engagement. En observant les arbres, il était évident que les critères de taille différaient d'un oléiculteur à l'autre puisque le résultat interpellait le non-initié. Pour la plupart, un oiseau doit pouvoir traverser la frondaison sans toucher un seul rameau du bout des ailes. Je décidais d'en savoir un peu plus. Maxime Roux taille assez court, afin que le poids de la neige ne fasse pas casser l'extrémité des branches toujours plus fragiles ; autrefois, cette taille permettait de placer les échelles sur des porteuses plus solides et ainsi d'éviter les chutes. Pierre Arnaud ajoute à ces conseils que l'intérieur des arbres doit être protégé des rayons du soleil lors des périodes d'ensoleillement intense. En cherchant des renseignements, j'ai noté quelques principes importants. Lors de l'établissement d'une oliveraie, le développement de la charpente et la mise en forme de la frondaison sont l'objet de tous les soins, ce qui peut se traduire par trois verbes : établir, palisser, élaguer. Quand les oliviers sont en âge de produire, les critères de taille changent, car les fruits poussent sur les rameaux de deux ans donc, pour avoir une récolte chaque année, de nombreux oléiculteurs ont fait le choix de tailler un arbre sur deux chaque année, et alternent régulièrement. Reste enfin à dire quelques mots des oliviers décoratifs si symboliques de la région méditerranéenne. Plus les troncs sont originaux (tortueux), plus ils ont la cote, et la taille répond souvent à la créativité de leur propriétaire. ![]() ![]() |
![]() Place de Verdun : oliviers taillés par Julien Moinault et Pierre Arnaud Cliquez sur la photo pour l'agrandir |
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